Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) au Burkina Faso a remis au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique du matériel destiné à la formation des femmes guéries de la fistule obstétricale et à leur installation.
Des intrants pour le tissage, la teinture, la savonnerie, la fabrication d’eau de javel, la couture et une serre de 250 m2 pour la culture hors sol. C’est le matériel que l’UNFPA Burkina Faso a remis au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique pour la formation en activités génératrices de revenus (AGR) et des kits d’installation au profit des femmes guéries de la fistule obstétricale de l’hôpital Schiphra.
Selon le Représentant Résident de l’UNFPA Burkina Faso, Alain Akpadji, « ce matériel d’un montant de 41 072 USD soit 27 000 000 F CFA contribuera sans nul doute, à assurer aux femmes guéries, une formation de qualité dans différents métiers, assortie de kits d’installation pour permettre leur autonomisation ».
Pour le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Robert Kargougou, ce don « vient soulager celles qui ont assez souffert sur le plan physique et moral ». Zénabou, est l’une d’elles. Mère de trois enfants, elle a souffert de la fistule obstétricale pendant 14 ans. « Je suis contente à plus d’un titre. J’ai été guérie de la fistule, j’ai reçu une formation pour le tissage des pagnes traditionnels et la fabrication du savon. Aujourd’hui c’est du matériel et des kits d’installation que nous recevons. Cela va sans doute m’aider à travailler et à nourrir mes enfants surtout que mon mari n’est plus », a-t-elle déclaré. Comme elle, ce sont une trentaine de femmes guéries de la fistule obstétricale qui bénéficient de kits d’installation, à l’issue de leur formation en activités génératrices de revenus.
La fistule obstétricale, une réalité au Burkina Faso
Au Burkina Faso, la fistule obstétricale demeure une réalité. Sa prévalence est estimée à 16 000 cas environ (en 2019). Elle connait une augmentation du fait de la persistance de nouveaux cas. En dépit des efforts du Gouvernement et de ses partenaires comme l’UNFPA, l’élimination de la fistule obstétricale demeure un défi majeur pour le pays et impose des actions concertées de tous les acteurs. La situation humanitaire et sécuritaire que connait le pays depuis plusieurs années compromet davantage l’accès des femmes et filles à des soins obstétricaux d’urgence de qualité dans plusieurs régions du pays.
C’est pourquoi le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a traduit toute sa satisfaction et sa gratitude à l’endroit du Fonds des Nations Unis pour la population pour son engagement dans l’élimination de la fistule obstétricale d’ici 2030 au Burkina Faso.
L’UNFPA, un engagement sans faille contre la fistule au Burkina Faso
Depuis 2003, le Burkina Faso est engagé dans la campagne mondiale conduite par l’UNFPA et ses partenaires pour l’élimination de la fistule. C’est dans cette dynamique que l’UNFPA a entrepris en 2013, à travers la Direction de la santé de la famille, de signer des conventions avec les hôpitaux confessionnels dont l’hôpital protestant Schiphra, pour la prise en charge chirurgicale des fistules obstétricales. «Pour ce faire, nous avons procédé au renforcement du plateau technique, à la formation des équipes et l'octroi d'un appui financier qui ont permis la prise en charge gratuite de plus de 1000 femmes à ce jour, y compris les cas complexes et incurables avec l’appui de l’ONG belge Médecins du désert», a rappelé M. Alain Akpadji, Représentant Résident de l'UNFPA Burkina Faso.
En 2021, l’UNFPA a mis en place un centre de réinsertion socioéconomique à travers un dispositif d’accueil et de réinsertion des femmes avec l’installation d’infrastructures préfabriquées. Ce dispositif comporte un espace pour la formation en Activités Génératrices de Revenus.
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