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Deux parcours, une lutte : Témoignages bouleversants de survivant-e-s de la fistule obstétricale

Deux parcours, une lutte : Témoignages bouleversants de survivant-e-s de la fistule obstétricale

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Deux parcours, une lutte : Témoignages bouleversants de survivant-e-s de la fistule obstétricale

calendar_today 18 octobre 2024

Séparées par l'âge mais unies dans la lutte contre la fistule obstétricale
Séparées par l'âge mais unies dans la lutte contre la fistule obstétricale

Elles s’appellent Aminata, 25 ans et Zénabou, 50 ans. Deux femmes séparées par l’âge mais unies par la lutte contre la fistule obstétricale. Amina a eu la fistule obstétricale à l’issue d’un long et pénible travail alors qu’elle n’avait que 18 ans. Plusieurs années après, c’est toujours avec tristesse qu’elle raconte son parcours du combattant. « Quand le travail a commencé, il n’y avait pas d’agents de santé dans notre village à cause de l’insécurité et on ne pouvait pas non plus aller dans le village voisin à cause des terroristes », explique-t-elle.

Finalement ce sont les forces de défense et de sécurité qui les ont accompagnés dans un village voisin. « Mais là aussi le village venait de subir une attaque terroriste et les agents de santé avaient quitté la localité. Nous sommes allés ailleurs et c’était la même situation », ajout-elle. C’est au troisième ou quatrième jour qu’elle est arrivée à Kaya, dans le chef-lieu de la région.

Malheureusement pour Aminata, son bébé n’a pas survécu. Les agents de santé ont réussi à préserver la vie de la maman, mais le long temps de travail avait laissé place à un autre mal : la fistule obstétricale. Un autre combat commençait alors pour cette jeune dame. Un combat qui va durer sept ans. 7 ans de rejet et d’isolement.  « Je ne pouvais plus m’asseoir avec d’autres personnes, je ne pouvais plus manger avec d’autres personnes ni aller quelque part. Mon mari m’avait rejetée aussi. Je restais seule dans ma maison ». Ne pouvant pas la prendre en charge à Kaya, les agents de santé l’ont référé à Ouagadougou dans un centre où elle a eu 5 opérations chirurgicales sans être totalement rétablie. 

 

De son côté, Zénabou a vécu avec la fistule obstétricale pendant plus de 20 ans. Les deux ont trouvé leur salut à l’hôpital protestant Schiphra, partenaire de l’UNFPA Burkina Faso, dans le cadre de la lutte contre la fistule obstétricale. « C’est là que j’ai été totalement guérie. Quand je suis arrivée, j’ai été bien accueillie. Ils m’ont fait d’autres chirurgies. Aujourd’hui, je me sens bien. J’ai reçu les soins gratuitement », affirme Aminata.

En plus de soins, les survivantes de la fistule obstétricale bénéficient d’une formation aux métiers notamment dans le domaine du tissage, de la couture ou de la saponification. A l’occasion de leur sortie, avec le soutien du Canada, l’UNFPA Burkina Faso a offert des kits d’installation aux 25 femmes et filles survivantes. Pour Zénabou et Aminata, tout comme pour les autres, ces kits d’installation sont essentiels pour leur réinsertion socio-économique. « C’est une nouvelle vie qui commence pour moi. Avec les kits d’installation, je pourrai mener l’activité de tissage que j’ai apprise ici et pourvoir à mes besoins », a expliqué Aminata.

Au Burkina Faso, selon les estimations de l’OMS, la prévalence de la fistule obstétricale était estimée à 16 080 cas en 2019 et l’incidence à 901 cas. C’est pourquoi l’UNFPA Burkina Faso est engagé depuis 2013 dans la campagne mondiale pour l’élimination de la fistule, avec l’appui de l’UNFPA et ses partenaires. Sous le leadership du Ministère de la santé et de l’hygiène publique, une coalition de Partenaires Techniques et Financiers pour l’élimination de la fistule au Burkina Faso, a été mise en place en 2022. Elle a pour ambition de contribuer à l’élimination de la fistule obstétricale, à travers le financement du dossier d’investissement et avec l’accompagnement de toutes les parties prenantes.