Le Burkina Faso a célébré la journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale, en différé, le 06 octobre 2023 à Bobo-Dioulasso, dans la région des Hauts-Bassins. Une occasion pour le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) au Burkina Faso de réaffirmer son engagement aux côtés du gouvernement et des autres partenaires pour mettre fin à la fistule obstétricale.
Placée sous le thème « 20 ans après, des progrès, mais pas assez ! Agir maintenant pour mettre fin à la fistule d’ici 2030 ! », la cérémonie a été présidée par le Ministre de la santé et de l’hygiène publique, représenté par la Secrétaire générale, Dr Estelle Dembélé Dabiré. Dans son allocution, elle a précisé que le Burkina Faso a souscrit à l’appel visant à l’élimination de la fistule obstétricale en étroite collaboration avec les institutions et partenaires internationaux. « Depuis 20 ans, la communauté internationale essaie de prendre des dispositions pour améliorer les conditions d’accouchement et le temps de prise en charge et faire des interventions chirurgicales chez celles qui sont atteintes », a déclaré Dr Estelle Dembélé Dabiré.
Selon Dr Nadine Ghilat Paré Belem, chargée de programme fistule, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) considère la fistule obstétricale comme une grave violation des droits de la femme. « Elle laisse les femmes incontinentes, honteuses d’elles-mêmes et souvent isolées de leur communauté. Problème majeur de santé publique et de droits humains, la fistule obstétricale touche les filles et les femmes les plus vulnérables, souvent démunies, vivant dans les localités les plus enclavées et dont l’accès à des services de santé de la reproduction de qualité est difficile », a -t-elle déclaré. La fistule obstétricale reste une preuve de l’inégalité d’accès aux services de santé de la reproduction avec d’énormes conséquences pour les femmes qui en sont victimes. « Ces femmes portent des séquelles qui les empêchent ainsi de vivre dignement. Elles ont des fuites d’urines ou de selles et cela nuit gravement à leur qualité de vie », a ajouté Dr Nadine Ghilat Paré Belem.
Dans le cadre de la célébration de cette journée, l’UNFPA Burkina Faso a accompagné le gouvernement à travers plusieurs activités. Il s’agit, entre autres, de la formation de l’équipe chirurgicale du CHU SS de Bobo Dioulasso pour la prise en charge des cas de fistules, une campagne de cure de fistule qui a permis d’opérer 23 femmes atteintes de fistules dans la région des Hauts-Bassins. L’UNFPA a également renforcé les capacités opérationnelles du Centre hospitalier universitaire Sourou Sanou de Bobo-Dioulasso, à travers la remise de matériel médico-technique pour la prise en charge des cas de fistule. D’une valeur de plus de 54 millions de francs CFA, ce matériel va contribuer à redonner de la vie et de la dignité aux femmes atteintes de fistule.
Le Burkina Faso reste confronté à divers défis en matière de lutte contre la fistule obstétricale. Il s’agit, entre autres, de l’insuffisance d’accès aux soins obstétricaux d’urgence de qualité, aggravée par la situation sécuritaire, l’insuffisance des ressources pour intensifier les actions contre la maladie, la persistance des pratiques traditionnelles néfastes comme le mariage d’enfant, les grossesses précoces et l’insuffisance d’accès à l’information et aux soins par les femmes victimes de fistule.
Sous le leadership du Ministère de la santé et de l’hygiène publique, une coalition de Partenaires Techniques et Financiers pour l’élimination de la fistule au Burkina Faso, a été mise en place en 2022 afin de relever ces défis et accélérer l’élimination de la fistule. Elle a pour ambition de contribuer à l’élimination de la fistule obstétricale, à travers le financement du dossier d’investissement et avec l’accompagnement de toutes les parties prenantes.