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Elles sont de différents groupes ethniques et venues de différentes localités de la région du Centre-Nord du Burkina Faso. Certaines sont des personnes déplacées internes, d’autres issues de la communauté hôte. Mais c’est ensemble qu’elles exploitent un champ communautaire appelé “Champ de la paix”. L’initiative est développée par le Fonds des Nations Unies pour la population au Burkina Faso pour promouvoir la paix et la cohésion sociale.

La région du Centre-Nord est l’une des régions les plus touchées par la crise sécuritaire et humanitaire au Burkina Faso. Les attaques armées à répétition, le flux massif des populations déplacées vers les localités plus sécurisées, la forte pression sur les ressources naturelles déjà insuffisantes, exacerbent les risques de tensions entre les différentes communautés.


Les femmes, réunies sous l'arbre à discussion, tiennent des sessions d'échanges
pour le renforcement de la cohésion sociale

A Koulogo, localité située à 18 km de Kaya, chef-lieu de la région, se trouve un champ hors du commun. D’une superficie de 3 hectares, il est exploité par une centaine de femmes dont 50 femmes déplacées internes. Cette initiative de l’UNFPA vise à renforcer les liens et à promouvoir la cohésion sociale entre ces femmes de différents groupes ethniques et de localités différentes. « Nous y produisons plusieurs spéculations que sont le haricot, le sésame et le sorgho », explique Zalissa. Les attaques des groupes armés l’ont obligée à fuir son village, Tankienga, localité située près de Barsalogho, pour trouver refuge à Koulogo.

Comme elle, de nombreuses femmes déplacées internes travaillent aux côtés d’autres femmes issues des communautés hôtes dans ce champ. « Nous travaillons ensemble dans le même champ. Lorsque nous terminons nos travaux champêtres, nous partageons aussi un repas communautaire. Cela crée une communication et des interactions entre nous et renforce notre entente », a ajouté Zalissa. En travaillant ensemble, les femmes ont appris à mieux se connaître et à se comprendre, toute chose qui contribue à renforcer la cohésion sociale entre toutes ces femmes de communautés différentes dans un contexte marqué par une crise sécuritaire et humanitaire avec une recrudescence des tensions communautaires.

Grâce à leur bravoure et à l’acceptation des unes et des autres, ces femmes, en 2022, ont produit 6 tonnes de haricots, 3 tonnes de sésame, 8 tonnes de mil et 2 tonnes de gombo. Chaque femme aura sa part de vivres, selon Zalissa. « Les récoltes permettent d’assurer les besoins alimentaires dans nos différents ménages. Une partie des récoltes sera vendue et va contribuer ainsi à l'autonomisation de ces femmes », explique-t-elle. Pour faciliter le transport des récoltes et marchandises, du matériel roulant a été mis à disposition, notamment un tricycle. Les femmes ont également bénéficié d’intrants agricoles. A travers l’action conjointe des agences des Nations Unies au Burkina Faso, l’UNFPA a obtenu de la FAO, l’installation d’un forage, en 2022, au sein de du “Champs de la Paix” pour faciliter l'accès à l'eau en quantité suffisante.

Le “Champ de la paix” est une initiative développée et mise en œuvre par l’UNFPA dans le cadre du projet « Appui au renforcement de la cohésion sociale dans la région du Centre-Nord ».      


Le Champs de la Paix, une initiative communautaire entre les PDI et population hôte

Ce projet, mis en œuvre par l'UNFPA et l’UNHCR grâce au financement du Peace Building Fund (PBF), vise à permettre aux communautés de participer activement à la gestion des ressources nationales et la résolution pacifique des conflits. Il met l’accent sur l’amélioration de l’efficacité des mécanismes endogènes de prévention, médiation, et résolution pacifique des conflits, ainsi que sur l’établissement de mécanismes endogènes de promotion des droits humains et de protection.

À termes, deux principaux résultats sont attendus de ce projet: (i) les communautés participent activement à la gestion des ressources naturelles et résolvent leurs conflits de manière pacifique, (ii) les violations des droits de l’homme et violences basées sur le genre diminuent de manière significative grâce à un système d’alerte précoce et un système communautaire de suivi et de prévention.