Marguerite est sagefemme, recrutée par le Fonds des Nations Unies pour la population, depuis Juin 2018, dans le cadre de la stratégie “Macopine” pour la mise en œuvre du projet Luxembourgeois. Intervenant principalement à Manga, dans la région du Centre-Sud, Marguerite sillonne les villages de la commune afin de sensibiliser les populations à l’adoption de la planification familiale. Dotée d’une motocyclette tout terrain qui lui facilite les déplacements, Marguerite se qualifie d’être la « confidente » de toutes les femmes. « Je vais partout, jusqu’au dernier kilomètre de chaque village pour être plus proche des femmes, les écouter et les conseiller. La proximité est un atout pour moi. », nous confie-t-elle.
“En plus de la planification familiale, j’anime des séances de sensibilisation sur les violences basées sur le genre, notamment le mariage d’enfants. En tant que “Ma copine”, je suis la confidente des femmes ici dans le village de Basgana où j’interviens. En toute subtilité, je les conseille sur les différents types de méthodes qui leur conviennent ».
A Basgana dans la commune de Manga, Marguerite intervient ce matin pour une sensibilisation sur l’utilisation des méthodes contraceptives en langue locale (mooré). La séance porte notamment sur la définition, les avantages de la Planification Familiale et les différentes méthodes contraceptives disponibles. Une sensibilisation suivie d’une causerie débat qui se tient avec dix-huit (18) personnes dont quatre (04) hommes et quatorze (14) femmes.
Madi fait partie des hommes qui participent ce matin à la séance de sensibilisation au CSPS (Centre de Santé et de Promotion Sociale) de Basgana. « Nous avons adopté Marguerite comme notre sœur car elle aide beaucoup nos femmes dans ce village à s’épanouir. Elle nous conseille sur comment espacer les naissances de nos enfants et comment nos filles peuvent éviter de tomber enceinte ou de contracter des maladies ».
Au-delà des services de planification familiale, les “Macopine” contribuent à la réalisation des accouchements, des consultations prénatales et des consultations postnatales. Très proches des femmes, elles le sont également avec les jeunes.
« Les jeunes font également partie de ma cible. Ici, ils fréquentent rarement les centres de santé pour adopter une méthode contraceptive, de peur des remontrances de la part d’une connaissance qu’ils pourraient y rencontrer. Je me déplace donc personnellement dans les établissements scolaires et les centres jeunes pour fournir des informations et des services de planification familiale aux adolescents”.
Après deux ans de service, Marguerite est satisfaite des résultats engrangés, car dit-elle : “Lorsque je suis arrivée dans ce village, personne ne voulait entendre parler de l’utilisation des méthodes contraceptives. Pour eux, cela contribue à rendre les femmes et les filles infidèles, plus frivoles. À travers les nombreuses séances de sensibilisation et causeries débats, surtout avec les hommes, ceux-ci commencent à adhérer à la démarche de la planification familiale pour le bien-être de leurs familles”.
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet financé par le Grand-Duché du Luxembourg, ce sont au total 25 “Macopine” qui ont été recrutées et formées par le Fonds des Nations Unies pour la Population. Elles interviennent essentiellement dans 05 Villes du Burkina : Banfora, Manga, Gaoua, Dori et Diapaga