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En vue de fournir aux partenaires de mise en œuvre du projet dénommé « Projet Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescent-e-s et Jeunes au Burkina Faso » les informations nécessaires devant permettre non seulement de mieux orienter les interventions mais aussi d'apprécier les résultats à la fin du projet, l'UNFPA a commandité la présente étude de base. Cette étude vise à assurer l’efficience et l’efficacité de la mise en œuvre du projet sur la base des changements opérés à travers les produits, les effets des interventions en faveur des adolescents et des jeunes.

L’enquête a couvert l’ensemble des 28 districts sanitaires des cinq (05) régions d’intervention du projet que sont la Boucle du Mouhoun (Boromo, Dédougou, Nouna, Solenzo, Toma, Tougan), le Centre-Nord (Barsalogho, Boulsa, Boussouma, Kaya, Kongoussi, Tougouri), l’Est (Bogandé, Diapaga, Fada, Gayeri, Manni, Pama), le Nord (Gourcy, Ouahigouya, Séguénéga, Thiou, Titao, Yako) et le Sahel (Djibo, Dori, Gorom-Gorom, Sebba). La taille de l’échantillon a été choisie avec une marge d’erreur de 5% avec une significativité régionale. Au total, 4264 personnes ont été enquêtées dont 2 603 adolescents-es,1154 jeunes, 43 leaders coutumiers, 34 leaders religieux, 74 autorités administratives (provinciales et régionales) et 356 chefs de ménages (dont 110 PDI). Les adolescents-es représentent 69,3% de l’échantillon contre 30,7% pour les jeunes. En termes de répartition selon le sexe, les femmes représentaient 46,1% des enquêtés. 

Il ressort de cette étude de base les résultats suivants selon les indicateurs calculés :

  • Adolescentes de 15-19 ans et des jeunes de 20-24 ans (dont PDI) ayant commencé leur vie féconde : ce sont ceux qui ont déjà eu un ou plusieurs enfants ainsi que celles qui sont enceintes pour la première fois, celles qui vivent en couple, et celles qui ont déjà eu des rapports sexuels. Ainsi, l’analyse de la situation des adolescents-es et jeunes ayant commencé leur vie féconde montre que 58,1% l’ont déjà commencé. Cette proportion était de 85,2% parmi ceux ayant entre 20-24 ans et de 46% pour ceux âgés de 15-19 ans. x Besoins non satisfaits en matière de planification familiale chez les adolescentes de 15-19 ans et les jeunes de 20-24 ans (dont PDIs) : Il ressort de cette analyse que 73,2% des adolescent-e-s de 15-19 ans ont des besoins non satisfaits en matière de planification familiale. Cette proportion était de 40,5% chez les jeunes qui sont plus matures que les adolescent-e-s. x Connaissance et utilisation des méthodes contraceptives : L’analyse de la connaissance de la pilule par les adolescent-e-s et jeunes montre que 56,8% de ceux-ci ne connaissent pas la pilule. S’agissant de la connaissance des contraceptifs injectables par les adolescent-e-s et jeunes il ressort que 52,0% de ceux-ci ne connaissent pas les contraceptifs injectables. Parmi les méthodes contraceptives, les préservatifs sont les plus connus par les adolescent-e-s et jeunes. Ce moyen de contraception est connu par 65,1% des adolescent-e-s et jeunes de la zone d’étude. En s’intéressant à la connaissance de la pilule du lendemain, l’analyse révèle que 81,3% des adolescent-e-s et jeunes ne connaissent pas cette méthode contraceptive d’urgence. Quant à la technique de retrait, l’analyse montre que 83,1% des adolescent-e-s et jeunes ne connaissent pas cette méthode. S’agissant de la technique de l’abstinence périodique 65,2% des adolescents-e-s et jeunes ne connaissent pas cette technique.
  • Utilisation des services de santé : En matière d’utilisation des services de santé, l’analyse révèle que seulement 30,3% des adolescent-e-s et jeunes sont déjà allé(e) dans un établissement de santé ou ont consulté un agent de santé pour bénéficier de services concernant la contraception, la grossesse, l’avortement ou des maladies sexuellement transmissibles. Les adolescent-e-s et jeunes qui ont fréquenté les établissements de santé l’on fait pour diverses raisons. Parmi celles-ci 19,7% l’ont fait pour des motifs de contraception, 11% pour des motifs de MST, é3% pour des motifs de santé de la mère et de l’enfant, 2,9% pour des raisons gynécologiques et 37,8% pour d’autres raisons de santé que celles liées à la santé de reproduction ni de planification familiale.
  • Adolescents et jeunes qui ont accès à l’information sur la SRAJ, l’environnement, les addictions et le leadership à travers les TIC : La compétence des jeunes scolarisés ou non scolarisés pour faire des choix responsables et exercer leurs droits sexuels et reproductifs passe par l’accès à l’information sur la question. Ainsi, l’analyse montre que seulement 27,9% des adolescent-e-s et jeunes avaient accès à l’information sur la SRAJ, l’environnement, les addictions et le leadership à travers les TIC leur permettant de faire des choix responsables et exercer leurs droits sexuels et reproductifs. Cette proportion était de 39,1% pour les jeunes contre 23% pour les adolescent-e-s.
  • Environnement de l’exercice par les adolescent-e-s et jeunes de leurs droits sexuels et reproductifs : L’évaluation de l’environnement socio-culturel des adolescent-e-s et des jeunes dans les cinq (5) régions d’intervention du projet a été réalisée en tenant compte premièrement de la définition de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) de l’environnement socio-culturel des adolescent-e-s et des jeunes et Deuxièmement, elle a tenu compte du contexte général du Burkina Faso. S’agissant du milieu familial, l’exercice du droit en SR étant fortement tributaire de la relation parents-enfants, du niveau d’instruction des parents/tuteurs et leur niveau de connaissance des droits en SR et leur culture, l’on présage que dans la zone d’intervention du projet cet environnement soit peu favorable. S’agissant du milieu scolaire, Il est malheureusement confronté à des défis tels que ; la baisse du niveau de formation pédagogique des enseignants qui sont parfois méconnaissant des droits en SR de leurs élèves, un effectif pléthorique des élèves surtout en milieu urbain (la moyenne de 57 élèves pour 1 enseignant en milieu rural et 100 élèves pour 1 enseignant en milieu urbain), une insécurité grandissante poussant à l’abandon scolaire, au déplacement, la vente et l’usage de la drogue. S’agissant du milieu sanitaire, il est caractérisé d’une part par les relations professionnelles de santé-adolescent-e-s/ jeunes et ainsi que les relations entre les autres usagers et cette cible et d’autre part par l’organisation des services de santé. Ce milieu affecterait l’environnement des adolescent-e-s et des jeunes par le biais de la stigmatisation, des normes et du contrôle social.