Attachée de santé en soins obstétricaux et gynécologiques affectée dans la région du Centre-Nord, Korotimi a endossé le sobriquet de “Ma Copine” depuis 2018 pour se rapprocher davantage des femmes et leur fournir des services de planification familiale.
Au sein des groupements et associations de femmes, Korotimi mène des activités de sensibilisation sur les méthodes contraceptives, l'hygiène de vie et sur tous les services liés à la santé sexuelle et reproductive. Elle assure également le counseling sur la planification familiale et l’offre des services de Planification Familiale au sein des formations sanitaires.
« Nous profitions des rencontres que ces groupements organisent pour mener des activités de sensibilisation. Nous sommes allées dans les villages très éloignés pour dénicher les femmes qui avaient vraiment soif de l’information. Elles voulaient la méthode contraceptive, mais elles n’en avaient pas accès. Elles faisaient face à la fois à une inaccessibilité géographique et financière », confie Korotimi.
« Ma copine » est une stratégie de proximité développée par l’UNFPA dans le cadre du projet « Accélération de la réalisation des droits en matière de santé sexuelle et de la reproduction », mis en œuvre dans les régions de l’Est et du Centre-Est du Burkina Faso et financé par le Grand-Duché du Luxembourg. Cette stratégie avancée permet de rendre disponible les méthodes contraceptives au dernier kilomètre et de recruter de nouvelles utilisatrices à travers la création de la demande . « Dans la commune de Tenkodogo, nous avions environ 30 nouvelles utilisatrices dans le mois. Dans l’année on pouvait atteindre 360 femmes satisfaites de l’offre des services en matière de planification familiale » confirme Korotimi.
Susciter l'engagement des hommes dans la planification familiale et la santé reproductive
La stratégie « Ma copine » a imprimé un réel changement de comportement favorable à l’adoption des méthodes contraceptives au sein des communautés.
« Nous avons remarqué que les femmes arrivaient maintenant à espacer les naissances. Ce qui leur a permis d’améliorer leur santé physique », déclare Korotimi.
L’intensification des séances de sensibilisation à travers l’approche communautaire et la déconstruction des idées reçues a également permis de lever les réticences des hommes et des maris vis-à-vis de la planification familiale.
«Les hommes ont eux-mêmes constaté que les femmes qui ont adopté une méthode contraceptive étaient plus autonomes et apportaient un grand appui financier à leurs familles. En espaçant les naissances des enfants, elles pouvaient mener des activités génératrices de revenus ». Cela constitue sans doute l’un des facteurs explicatifs des résultats atteints.
Sur l’ensemble des deux régions de mise en oeuvre (Est et Centre-Est), cette stratégie de promotion de proximité a permis de recruter 12 651 nouvelles utilisatrices de méthodes modernes de contraception, de sensibiliser plus de 19 043 personnes sur la planification familiale, le mariage d’enfants, les mutilations génitales féminines et de sensibiliser 16 583 jeunes et adolescent-e-s sur la santé sexuelle et reproductive entre 2018 et 2021. Aussi, les « Ma copine » ont fortement appuyé les formations sanitaires où elles intervenaient pour les Consultations Prénatales (CPN), les Consultations Post Natales (CPoN), les accouchements assistés et les Consultations de nourrissons sains (CNRS).
