Le jeudi 24 août 2023, s’est tenue à Ouagadougou la 1ère session de la plateforme multisectorielle de prévention et d’élimination du mariage d’enfants. La cérémonie a été présidée par la Ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire, de la Réconciliation nationale, du Genre et de la Famille, Mme Nandy Somé Diallo, en présence du Représentant résident adjoint, Chargé du bureau du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) au Burkina Faso, M. Cheikh Mohamed Tidiane Mbengue.
Les acteurs et les partenaires intervenants sur les meilleures pratiques dans le domaine de la promotion de l’abandon du mariage d’enfants se sont réunies pour évaluer les progrès enregistrés dans la mise en œuvre de la stratégie et définir les perspectives.
Dans son intervention, la ministre en charge de la Famille, Mme Nandy Some Diallo, a invité les acteurs à poursuivre et à intensifier les actions en vue d'une effectivité des droits des femmes et jeunes filles.
C’est aussi l’occasion pour le gouvernement de distinguer la nouvelle Championne nationale de lutte contre le mariage d’enfants. Le trophée de cette année a été remportée par Mme Yerbanga Ouédraogo Eulalie, une femme leader reconnue pour son engagement dans la lutte contre le mariage d’enfants au Burkina Faso.
Cette ancienne parlementaire, par ailleurs, fonctionnaire à la retraite, a saisi cette opportunité pour lancer un cri du cœur aux gouvernants. « Il faut urgemment accélérer l’adoption du Code des personnes et de la famille, pour nous offrir un instrument juridique de combat contre le phénomène qui fixe l’âge légal du mariage à 18 ans aussi bien pour les filles que pour les garçons au lieu de l’actuel qui autorise la fille de se marier à 17 ans et les garçons à 20 ans », a-t-elle déclaré, sous une pluie d’applaudissements. Dans la même lancée, la Championne a fait un plaidoyer pour la scolarisation et le maintien des filles à l’école « jusqu’à ce qu’elle termine leur cursus scolaire. »
Cette initiative est soutenue par l’UNFPA Burkina Faso, qui est un partenaire stratégique du gouvernement dans la lutte contre le mariage d’enfants. Pour la mise en œuvre de la 2e phase de ce programme global (2020-2023), l’UNFPA s’est engagé à poursuivre son partenariat avec le gouvernement et les autres acteurs de la société civile.
« Les axes d’interventions de l’UNFPA vont se concentrés sur l’intensification de l’encadrement des filles à risque, le renforcement de la mobilisation communautaire pour l'abandon de la norme sociale qui soutient le phénomène, le soutien au mécanisme endogène de veille, l'appui à l'utilisation des services de santé sexuelle et reproductive par les adolescent-e-s pour prévenir les grossesses précoces et non désirées, la poursuite du plaidoyer avec d’autres acteurs pour l'application de la loi contre ce phénomène, la poursuite de l’accompagnement des filles dans des activités génératrices de revenus (AGR), le soutien à l’initiative « Grâce à Moi » des jeunes engagés contre le mariage d’enfants dans le cadre de la promotion de la masculinité positive, la recherche pour soutenir la programmation basée sur des faits et des évidences et l’utilisation de la plateforme QG jeunes pour communiquer davantage sur la question du mariage d’enfants », a-t-il déclaré, a rappelé le Représentant résident adjoint, chargé du bureau du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) au Burkina Faso, M. Cheikh Mohamed Tidiane Mbengue, en marge de la cérémonie.
Pour rappel, cette plateforme a été mise en place au Burkina Faso dans le cadre du suivi de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de prévention et d’élimination du mariage d’enfants. Elle est chargée de définir les grandes orientations en matière de promotion de l’abandon du mariage d’enfants au Burkina Faso et d’assurer le suivi de la mise en œuvre des plans d’opérationnalisation de ladite stratégie.
