La stratégie «école des maris» s'inspire de plusieurs analyses qui révèlent la faible implication des hommes dans les questions de santé de la reproduction. Cette attitude ne saurait être négligée au moment où l'on s'accorde à développer des stratégies visant à réduire les inégalités de genre et à réduire les taux de mortalités maternelle et néonatale. Elle est mise en œuvre au Burkina Faso dans le district sanitaire de Kaya où 10 écoles des maris ont été mises en place.
La nécessité d’une prise en compte des hommes dans la SR réside dans le fait qu’ils détiennent le pouvoir de décision, lequel devra être capitalisé et exploité en faveur de l’amélioration des conditions de vies des communautés en général, de femmes et enfants en particulier. La stratégie «école des maris» a pour objectif d’améliorer les indicateurs en SR à travers une plus grande utilisation des services de SR dont les hommes ont été identifiés comme principaux obstacles. Afin d’atteindre cet objectif des modules de formation ont été produits pour le renforcement des capacités des membres des écoles. Ces modules portent sur la santé de la reproduction (consultation prénatale, la consultation post natale, l’accouchement assisté, la planification et la PTME). Dans le contexte du Burkina Faso, la PTME est introduite au regard de la place de la problématique du VIH/Sida dans les stratégies nationales d’amélioration de la santé des populations. Amorcé en 2012, c’est en 2013 que la stratégie «école des maris» a été développée par la mise en place de 10 écoles dans 3 formations sanitaires. Ces formations sanitaires ont été identifiées au regard de leurs faibles indicateurs en SR. Cette stratégie s’appuie sur la réalisation des activités que sont :le Renforcement des capacités des acteurs, la mise en œuvre des plans d’action dès la tenue des ateliers d'autodiagnostic communautaire et l'élaboration des plans d'action annuels des écoles et le suivi de la mise en œuvre des activités menées par les membres des écoles.
La stratégie produit des résultats probants au regard des données qui nous permettent d’observer les évolutions durant les trois derniers mois, période exacte de démarrage des activités de sensibilisation. En faisant la corrélation avec les constats fait sur terrain, il ressort un changement dans les attitudes des hommes face à la question de la SR. Ces tendances positives ont pu être mesurées par une mission conjointe UNFPA-UNICEF-Mwangaza Action grâce aux échanges avec les principaux acteurs tant au niveau central qu’opérationnel. Des prises de vues, des entretiens et l’observation du terrain ont permis de collecter des données sur les attitudes et comportement des hommes en matière de SR et il en ressort que de plus en plus, des hommes accompagnent les femmes pour l’accouchement et pour d’autres actes tels que les CPoN, CN, etc. Des efforts restent cependant à fournir en particulier en ce qui concerne la planification familiale et les difficultés ne manquent pas. Mais au vu des résultats la stratégie «école des maris» est porteuse de grands changements tant au niveau individuel que collectif.