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Déclaration de la Directrice exécutive, Dr. Natalia Kanem, à l’occasion du Nouvel An

Chers collègues,

Alors que l’UNFPA se prépare à entrer dans cette nouvelle année, je tiens à vous exprimer toute ma gratitude pour vos contributions significatives à nos réussites collectives.

Durant l’année écoulée, notre travail a été mis à rude épreuve par la pandémie de COVID-19, mais cela ne nous a pas arrêtés. Nous avons dû redoubler d’efforts pour faire face aux crises humanitaires, à des conflits complexes ainsi qu’aux catastrophes d’origine climatique, mais cela ne nous a pas découragés. Ajoutons que nombre d’entre nous ont été confrontés à des risques et des défis importants, tant au niveau professionnel qu’au niveau personnel. Pourtant, nous avons su persévérer, nous sommes restés productifs et nous avons continué d’obtenir des résultats en faveur de cette petite fille de dix ans – sur le terrain, là où notre action prend toute son importance.

Grâce à votre dévouement, à votre capacité d’adaptation ainsi qu’à l’attention constante que vous portez à votre travail, l’UNFPA est parvenu à maintenir l’approvisionnement en moyens de contraception et autres produits vitaux, à dispenser des services de santé sexuelle et reproductive à des dizaines de millions de femmes et de jeunes et a permis à de nombreuses femmes et filles ayant subi des violences d’accéder à des services de santé mentale et de soutien psychosocial.

Plan stratégique de l’UNFPA pour 2022-2025

Approuvé par consensus par le Conseil d’administration de l’UNFPA, notre nouveau Plan stratégique définit une marche à suivre claire pour aller de l’avant. Ce plan nous appartient à tous. Il apporte des changements importants à nos efforts visant à atteindre des millions de personnes parmi les plus vulnérables du monde. Mais le plus dur reste à venir. En effet, il s’agit maintenant de concrétiser son ambition et de transformer les vies des femmes, des filles et des jeunes du monde entier.

 

Le Plan stratégique est un appel à l’action pour accélérer les progrès. Il propose une feuille de route établissant les mesures à prendre afin de lutter contre les normes de genre néfastes et les inégalités de genre, d’investir dans les jeunes et de protéger l’autonomie corporelle des femmes et des filles. Il donne en outre la priorité à la prévention et à la préparation aux situations de crise humanitaire, ainsi qu’à notre travail dans de tels contextes.

 

En tant qu’organisation de défense des droits fondamentaux, nous devons continuer à mettre l’accent sur notre rôle normatif et sur la promotion de la santé et des droits en matière de sexualité et de procréation, et plaider pour mettre fin aux inégalités, tant par notre propre travail que par celui des organisations dirigées par des femmes et des jeunes soutenues par l’UNFPA qui se mobilisent en faveur du changement. Enfin, nous devons redoubler d’efforts afin de passer d’un financement fondé sur le don à un financement fondé sur l’investissement dans le cadre du programme de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD).

 

Plusieurs pays de programme nous ont rapporté qu’il était nécessaire d’adapter notre assistance programmatique et technique aux contextes locaux, ce à quoi contribuera notre nouveau modèle d’activité. À cet égard, nous travaillerons en étroite collaboration avec nos partenaires des Nations Unies et autres partenaires sur le terrain en vue de garantir des interventions cohérentes et coordonnées.

 

Intervention humanitaire

 

L’année dernière, l’aide humanitaire fournie par l’UNFPA a permis à plus de 29 millions de femmes en âge de procréer de bénéficier de services et de produits de santé sexuelle et reproductive, notamment des contraceptifs, du matériel pour des accouchements sans risque ou encore des équipements de protection individuelle. En outre, plus de 2 millions de survivants et de survivantes de la violence basée sur le genre ont été pris en charge dans quelque 12 000 espaces sûrs. Enfin, grâce aux innovations et nouvelles méthodes de travail adoptées durant la pandémie, nous avons pu communiquer, à distance et en personne, des informations sur la santé sexuelle et reproductive ainsi que sur la violence basée sur le genre à plus de 75 millions de personnes.

 

Protection contre l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels

 

En 2021, j’ai dû faire face à des cas d’exploitation et d’atteintes sexuelles dans le secteur humanitaire dans le cadre de mes fonctions en tant que défenseuse de la protection contre l’exploitation, les atteintes et le harcèlement sexuels du Comité permanent interorganisations (CPI). Il s’agit là d’une des choses les plus difficiles qu’il m’ait été demandé de faire, j’ai donc élaboré un plan – un plan d’écoute. Les survivants de ces violences m’ont parlé de ce qui faisait la différence pour eux, et notre expérience au sein de l’UNFPA m’a indiqué que nous devions prendre des mesures et revoir la position humanitaire. Nous devons considérer les actes d’exploitation et les abus sexuels comme ce qu’ils sont, à savoir une cruelle trahison de la victime et des principes humanitaires fondamentaux.

 

Mes priorités en tant que défenseuse étaient de renforcer les mécanismes de protection contre l’exploitation et les abus sexuels au sein des pays, d’améliorer l’accès à des informations et à une assistance de qualité pour les survivants et de renforcer la coordination et la cohérence des activités.

 

La campagne de sensibilisation que j’ai lancée en faveur de la protection contre l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels a déjà permis d’informer 1,5 million de personnes, dans leurs communautés et dans leurs propres langues, de leurs droits et de la responsabilité des Nations Unies et des autres partenaires humanitaires de faire respecter ces droits.

 

Par ailleurs, l’UNFPA a également demandé un examen externe des progrès collectifs réalisés en la matière par le CPI au cours de la dernière décennie. Pour la première fois, notre organisation a récemment réuni tous les principaux responsables du CPI ainsi que les principales parties prenantes en vue de discuter des résultats de cet examen et de définir la voie à suivre pour le prochain défenseur ou la prochaine défenseuse. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires et les membres du CPI ont apprécié et reconnu l’impact qu’a eu la stratégie de défense de la protection contre l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels de l’UNFPA cette année. Aussi, je tiens à remercier tous les collègues qui ont contribué à ce succès.

 

Il y a encore beaucoup de travail à faire pour que la tolérance zéro soit appliquée. Pour atteindre notre troisième zéro – mettre un terme à la violence basée sur le genre sous toutes ses formes d’ici à 2030 – chacun d’entre nous devra faire preuve d’un leadership extraordinaire. Or, je pense que nous disposons de fondations solides.

 

Notre stratégie en matière de protection contre l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels n’est qu’un exemple concret de la manière dont notre organisation, lorsqu’elle est à l’écoute et déterminée, peut travailler plus étroitement avec les communautés pour encourager les victimes à se manifester. Il s’agit là encore d’un élément essentiel des efforts de prévention que nous mettons en place en changeant les normes sociales et de genre, notamment en mobilisant les hommes et les garçons en vue de faire évoluer les archétypes de masculinités néfastes.

 

Continuons donc de faire appel à toutes les ressources à notre disposition pour mettre en lumière cet enjeu. Celles-ci incluent la brillante campagne « Bodyright » que l’UNFPA a lancée cette année pendant les 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre. La violence basée sur le genre, dans le monde réel et en ligne, doit prendre fin. J’espère que vous continuerez de diffuser le message de cette campagne, dans le cadre de notre engagement plus large en faveur de l’autonomie corporelle de tous.

 

Résultats = ressources

 

Ces dernières années, l’UNFPA n’a cessé de se renforcer. Les formidables résultats que vous obtenez parlent d’eux-mêmes, et nos partenaires et donateurs récompensent l’UNFPA en conséquence – à hauteur de bien plus d’un milliard de dollars des É-U cette année encore – pour la cinquième année consécutive.

 

Malgré de nombreux obstacles, notamment des réductions budgétaires drastiques et inattendues du Partenariat UNFPA Supplies en début d’année, nous avons atteint les objectifs de financement de base et de cofinancement en 2021.

Avec le retour des États-Unis en tant que donateur, ainsi qu’une forte coalition de gouvernements donateurs, le financement de base est à son plus haut niveau depuis 2014.

 

Le financement des opérations humanitaires pour l’année 2021 a dépassé les 300 millions de dollars É-U pour la première fois. Tout cela montre que l’UNFPA est reconnu comme un partenaire précieux et fiable en matière de développement et d’aide humanitaire. Cela est notamment dû aux résultats que vous n’avez cessé d’obtenir. Félicitations à nos collègues responsables de la mobilisation des ressources et à chacun d’entre vous.

 

Pourtant, comme nous le savons déjà, les besoins sont bien plus importants encore. Nous devons passer à la vitesse supérieure s’agissant du financement de l’action à grande échelle nécessaire pour atteindre les trois zéros transformateurs – l’élimination des besoins non satisfaits en matière de planification familiale, des décès maternels évitables ainsi que de la violence basée sur le genre et des pratiques néfastes – d’ici 2030. Pour accélérer les progrès, nous devons transformer notre façon de travailler.

 

Les mégatendances mondiales ont modifié les conditions dans lesquelles nous opérons. La pandémie de COVID-19, les changements climatiques, la montée des inégalités et les évolutions technologiques exigent que nous intensifiions nos efforts, que nous fassions les choses différemment et que nous mobilisions de nouveaux partenaires.

 

Par l’intermédiaire de notre Accélérateur d’innovation, nous voulons mettre en place des partenariats capables de créer des solutions numériques, sociales et financières innovantes pour les femmes et les filles.

 Suivi du Sommet de Nairobi

 

En novembre, à l’occasion du deuxième anniversaire du Sommet de Nairobi, la Commission de haut niveau sur le suivi de la CIPD25 a publié son premier rapport très attendu, intitulé Aucune exception, aucune exclusion : assurer la santé, les droits et la justice pour tous en matière de sexualité et de procréation. Le rapport fait une synthèse des progrès réalisés et des enseignements tirés depuis le sommet de Nairobi et fournit des recommandations clés afin d’inciter à prendre les actions si nécessaires pour faire des droits et des choix une réalité pour tous.

 

Perspectives

 

Notre engagement à ne laisser personne de côté ne peut se limiter à des déclarations d’intention – il doit se traduire en actes. Dans le cadre de notre travail, veillons à garantir les droits, la dignité et la pleine inclusion des personnes handicapées, des personnes d’ascendance africaine, des populations autochtones, des personnes LGBTIQ+ et de toute personne risquant d’être exclue ou laissée pour compte.

 

Créons, au sein de l’UNFPA, un environnement propice à la diversité, à l’égalité et à la lutte contre le racisme, qui élimine les préjugés et ouvert à l’ensemble du personnel. Faisons en sorte que le racisme et la discrimination prennent définitivement fin.

 

Au cours de l’année à venir, nous nous pencherons, en interne, sur les manières de mieux nous soutenir mutuellement et d’apprendre les uns des autres. La nouvelle stratégie de gestion du capital humain s’inscrira dans le cadre de ce programme plus vaste, qui vise à garantir que nous disposons des capacités nécessaires pour réaliser nos résultats transformateurs et, aux côtés de nos partenaires, atteindre les objectifs de développement durable d’ici 2030. Il ne s’agit pas uniquement d’une stratégie de la division des ressources humaines. Cette stratégie vous appartient. Elle nous appartient. C’est notre responsabilité à tous, et je compte sur vous pour y apporter vos réflexions et vos idées.

 

Vous pouvez être fiers de la façon dont les équipes de l’UNFPA font face à l’urgence qu’exige la situation actuelle. Vous vous battez pour ce que les femmes et les filles méritent et exigent : la possibilité de choisir, la capacité d’agir et l’autonomie corporelle ; la paix dans les foyers, dans les communautés et dans notre monde ; la dignité, l’égalité et les droits fondamentaux.

 

L’UNFPA continuera de faire preuve d’audace, de se faire entendre et d’être visible en tant qu’innovateur et partenaire fiable et digne de confiance, qui œuvre dignement dans la poursuite des objectifs de développement durable, pour fournir un abri face à la tourmente, pour éradiquer l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels, et pour accélérer la progression vers nos trois zéros, afin de créer un monde dans lequel chaque grossesse est désirée et chaque accouchement est sans danger ; un monde dans lequel le potentiel de chaque jeune est accompli.

 

Quel que soit le défi, je vous demande de le relever avec courage. Lorsque vous êtes confrontés à un obstacle, faites appel à votre perspicacité, à votre bon sens et à votre expérience pour rechercher des solutions. Aux côtés des gouvernements, de nos partenaires des Nations Unies et des ONG, et directement avec les communautés que nous servons, défendez le mandat de l’UNFPA.

 

Engageons-nous à prendre cette résolution pour 2022 et pour les années à venir – jusqu’à ce que nos objectifs soient atteints.

 

Mes chères collègues, mes chers collègues, mon souhait le plus sincère pour vous et vos proches est la paix. Paix, santé et bonheur pour l’année à venir.

 

¡Adelante!

 

Dr. Natalia Kanem

Executive Director 
United Nations Population Fund (UNFPA)