En 2023, UNFPA a entrepris de renforcer les partenariats productifs et novateurs afin d’accélérer l’élimination de la fistule obstétricale. La collaboration mise en place entre Orabank et le bureau pays de UNFPA au Burkina Faso, illustre parfaitement l’importance d’élargir la lutte contre les fistules obstétricales en mettant à contribution le secteur privé.
Après avoir « vécu de nombreuses années isolée et rejetée à cause de la fistule obstétricale », Abiba explique être désormais « joyeuse parce que libérée de cette maladie ». Comme elle, en 2023, dix autres femmes survivantes de la fistule obstétricale ont bénéficié gratuitement d’une prise en charge sanitaire grâce au partenariat entre UNFPA et ORABANK Burkina Faso. L’appui de l’institution financière a permis à ces femmes de retrouver la dignité et le sourire.
Cette année, la signature d’un accord de partenariat, ORAGROUP à travers ORABANK Burkina Faso et UNFPA Burkina Faso a été l’occasion de renforcer la coopération en faveur de la prévention et la prise en charge holistique des survivantes de fistule obstétricale. Ce partenariat vise à créer un cadre de coopération et faciliter la collaboration entre les deux institutions pour l’élimination de la fistule au Burkina Faso.
Pour le Représentant Résident de l’UNFPA Burkina Faso, Alain Akpadji, « ce protocole d’accord permet de renforcer l’engagement de l’institution financière afin de contribuer à l’éradication définitive de la fistule obstétricale du Burkina Faso ». En effet, poursuit le Représentant Résident, « l’élimination de la fistule n’est pas uniquement une question médicale, elle implique aussi un combat contre l’extrême vulnérabilité des femmes et des filles, contre les inégalités et les violences basées sur le genre ».
L’accord de partenariat permet de définir des domaines de coopération lesquels comprennent la mobilisation des ressources pour soutenir la lutte contre la fistule obstétricale, le parrainage des femmes affectées par la fistule obstétricale afin de faciliter l’accès à une prise en charge holistique incluant le traitement médical, le soutien psychologique ainsi que la réinsertion socioéconomique.
Des programmes de formations professionnelles sont également prévus afin d’appuyer les femmes et de leur garantir une autonomie financière et sociale. Des actions de prévention, notamment des campagnes de sensibilisation collaborative, seront aussi menées dans le cadre de ce partenariat.
Pour le Directeur Général de ORABANK Burkina Faso, Etienne Konan, « ce partenariat représente une opportunité précieuse de renforcer notre action collective en matière de santé de la reproduction, d’éducation et d’autonomisation des femmes ». Il est le fruit d’une vision partagée et d’un objectif commun à savoir améliorer la vie des populations, en particulier celles des femmes atteintes de fistule obstétricale. Ce partenariat entre ORABANK Burkina Faso et le bureau pays de UNFPA au Burkina Faso inaugure ainsi une nouvelle ère et surtout un espoir pour celles qui souffrent encore en silence et dans l’isolement à cause de la fistule obstétricale.
La dynamique d’implication du secteur privé s’inscrit dans le cadre des efforts du Pays et ce, conformément à la résolution 73/147 de l’Assemblée générale des Nations Unies invitant à intensifier les efforts pour éradiquer les fistules à l’horizon 2030 et l’engagement des premières dames de l’Afrique en septembre 2022, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.
Le Gouvernement du Burkina s’est approprié cet agenda mondial à travers un dossier d’investissement national et la mise en place d’un de partenariat innovant et inclusif coprésidé par le Ministre de la Santé et l’Ambassadeur du Royaume de Belgique avec l’appui du Ministère en charge du Genre. La coalition a ainsi obtenu l’engagement de plusieurs acteurs du secteur privé ainsi que le président de la Chambre de commerce en vue d’accroître l'investissement pour l’atteinte des objectifs du dossier d’investissement.
En rappel, la fistule obstétricale demeure une réalité pour de nombreuses femmes au Burkina Faso malgré les initiatives en cours pour son éradication. En 2019, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estimait à 16 000 le nombre de femmes touchées dans le pays. Avec la situation sécuritaire que traverse le pays et les difficultés d’accès des femmes aux services de santé maternelle de qualité dans les délais, ce chiffre pourrait augmenter.
