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Cette étude fait partie d’une initiative multi-pays qui a pour objectif de comprendre les facteurs de migration internationales des jeunes en transit dans les centres urbains ainsi que leurs besoins et accessibilité aux services de santé, et notamment de santé sexuelle et reproductive. Cette étude s’est appuyée sur les leçons apprises d’une première phase menée au Liban, en Tunisie, au Kenya et en Egypte en 2017. Pour réaliser l’étude, l’approche « Mixed Migration Monitoring Mechanism Initiative (4Mi) de l’Observatoire de migrations mixtes (Mixed Migration Centre – MMC) » a été utilisée. L’étude s’est appuyée sur la méthodologie d’échantillonnage mise en œuvre par le 4Mi actuellement, qui utilise un échantillonnage intentionnel non représentatif (des participants potentiels sont approchés de manière informelle par des enquêteurs sur la base d’un petit ensemble de critères). Cette enquête a permis d’interviewer avec succès (entretiens complets) 789 jeunes migrants en transit dans la ville de Ouagadougou.

Profil des migrants et parcours migratoire

Les enquêtés étaient majoritairement de nationalité béninoise (28,0%), ivoirienne (19,0%), togolaise (12,0%) et nigérienne (11,0%). 57,0% était des hommes et 43,0% était des femmes. Les enquêtés avaient un âge compris entre 15 et 29 ans avec une moyenne d’âge de 23,13 ans.

La majorité des migrants était des élèves ou étudiants (71%) avec une prédominance masculine : 60% pour les hommes contre 40% pour les femmes. La fonction publique participe peu à l’activité économique des migrants dans leurs pays d’origine avec 1,0%, loin derrière le secteur informel (15,0%) et le secteur privé (6%). La majorité des migrants était des élèves ou étudiants (66%) avec une prédominance masculine : 63% pour les hommes contre 37% pour les femmes dans la ville de Ouagadougou. Le secteur privé participe peu à l’activité économique des migrants dans la ville de Ouagadougou avec 4,0%, loin derrière le secteur informel (18,0%). Dans l’ensemble, 79,7%, 63,0%, 61,1% et 36,5% possédaient respectivement une carte d’identité nationale, un extrait d’acte de naissance, un carnet de santé ou de vaccination et un passeport.

Les migrants en transit dans la ville de Ouagadougou avaient plus besoins d’information sur la sécurité et sûreté pendant le voyage (58%), les conditions du voyage (47%), les coûts du voyage (39%) et les Conditions à destination / dans la ville de transit (33%). Le Canada (18%), la France (12%) et les Etats-Unis (9%) sont la destination finale de nombreux des migrants en transit à Ouagadougou. La raison économique de la migration a été évoquée par 82% des migrants interrogés, suivi de la raison personnelle et familiale (13%).

Les raisons du choix de la ville de Ouagadougou comme ville de transit, plus de trois quart (79,7%) des personnes interrogées indiquaient que leur choix était déterminé et conditionné par les opportunités éducatives et de formation. En ce qui concerne les raisons du choix du pays de destination final, les répondants interrogés ont mentionné le regroupement familial (53,6%) et les opportunités économiques comme principale raison du choix du pays de destination final.

Contraintes et stratégies des migrants

La majorité des répondants (89%) avait déclaré se sentir en sécurité dans la ville de Ouagadougou et trois quarts des répondants avaient une personne support ou en lien avec une personne dans la ville de Ouagadougou. Les principaux risques courus par les migrants mineurs au cours du voyage, selon les répondants, étaient la violence physique (19%), les vols (16%), la violence sexuelle (14%) et le kidnapping (10%). Huit répondants sur cent (8%) ont déclaré souffrir d’une maladie chronique et , 67% des répondants déclaraient n’avoir pas eu de changement dans leur état de santé entre le pays de départ et la ville de Ouagadougou. La majorité des répondants (73%) avait déclaré que leur état de santé n’avait pas été mis en danger durant le voyage et seulement 27% avait vu leur état de santé mis en danger.

Les amis ou la famille (78%) et les propres économies (23%) étaient les principales modes de financement du voyage des jeunes migrants et Seulement 16% des répondants avaient eu recours aux services d’un passeur. Les types de besoins en assistance les plus mentionnés par les répondants, étaient l’aide en espèces (23%), la nourriture (16%), l’assistance médicale (14%) et l’assistance juridique (14%). Une analyse croisée entre les types de besoins en assistance reçus par les jeunes migrants et leurs besoins réels d’assistance, montrait une discordance entre l’assistance reçu et le besoin d’assistance.

Connaissances, attitudes et pratiques des migrants en matière de SSR

La majorité (89%) des jeunes migrants interrogés connaissaient des lieux pour dépister ou traiter des infections sexuellement transmissibles (IST) y compris le VIH/SIDA, dans la ville de Ouagadougou. Le préservatif masculin était la méthode la plus connue (89 %) par les répondants. De même, la pilule (81 %), les injectables (50%) et les implants (50 %) étaient aussi des méthodes très connues. Globalement la moitié (50%) des répondants avaient besoin d’un accès à l’information sur la SSR, 31% avaient besoin d’un accès aux soins en matière de SSR, 27% avaient besoin d’un soutien à la planification familiale/contraception et 15% d’un soutien psychologique. Les répondants utilisaient les établissements de santé pour des services non liés à la SSR (71%).

L’utilisation des établissements de santé pour les jeunes migrants interrogés pour les services liés à la SSR étaient principalement les tests ou diagnostiques (20%), la contraception (8%) et les règles (7%). Presque la totalité des répondants (99,9%) déclaraient que l’accès dans un centre de santé pour SSR ne leur a pas été refusé. Les répondants utilisaient essentiellement deux méthodes modernes : le préservatif masculin (71%) et les pilules (12%). Les serviettes hygiéniques étaient les plus utilisées (66%), suivi des tampons (8%) pour la protection hygiénique durant les périodes menstruelles.

Quatre répondants sur dix (40%) utilisaient des préservatifs lors des rapports sexuels, 33% n’en utilise jamais et seulement 16% et 12% les utilisaient parfois et rarement respectivement. La majorité (86%) des répondants avaient déclaré que les services de santé répondaient à leurs besoins sexuels et reproductifs. A la question de savoir s’ils avaient interrompu un traitement lié à la SSR à cause de la Covid-19, presque tous les répondants ont répondu par la négative (99,4%). Pour ce qui est de l’impact de la Covid-19 sur la SSR des migrants, à la question de savoir si le coronavirus a eu un impact sur leur SSR, presque tous les répondants ont répondu par la négative (98%).