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Restitution de l'étude: Connaissances, attitudes et pratiques des populations du Burkina Faso dans le domaine de la santé de la reproduction

Restitution de l'étude: Connaissances, attitudes et pratiques des populations du Burkina Faso dans le domaine de la santé de la reproduction

Actualités

Restitution de l'étude: Connaissances, attitudes et pratiques des populations du Burkina Faso dans le domaine de la santé de la reproduction

calendar_today 25 September 2013

Vendredi 20 septembre 2013, un atelier de restitution de l'Etude nationale sur les Connaissances, Attitudes et Pratiques des populations du Burkina en matière de santé sexuelle et reproductive s'est déroulé à Ouagadougou.

Le chargé de programme Suivi/Evaluation de l'UNFPA, Dr. André KONE, explique en quoi cette étude présente une approche et des résultats innovants.

Doline Charmillot : En quoi cette étude est-elle importante?

André Kone : Elle est importante pour la simple raison qu'elle va au delà de la mise à jour des valeurs de certains indicateurs de santé entre les opérations classiques de suivi des indicateurs (Enquête Démographique et de Santé EDS, le Recensement Général de la Population et de l'Habitation RGPH, etc...) pour rechercher les déterminants de certaines pratiques en matière de santé des populations. La connaissance approfondie des déterminants de ces pratiques sont des sources d'informations très utiles pour le choix des stratégies adaptées à chaque contexte sociologique et socio économique qui permettront de changer durablement les comportements en faveur d'un meilleur bien-être des populations. Ce type d'étude constitue une source d'informations très fiable pour les besoins de suivi de la performance des programmes de développement mais aussi et surtout pour une planification culturellement sensible et axée sur les résultats.

Quels sont les trois éléments clefs de cette étude?

André Kone : La portée nationale de cette étude constitue le premier élément clé. Nous avons ici un échantillon de ménages enquêtés largement plus important que celui des autres enquêtes nationales de ce type.

Le deuxième élément est le fait que cette étude, basée sur des méthodes scientifiques très rigoureuses, a mis en évidence l'accroissement important de la pratique de la contraception moderne par les femmes de 15 à 49 ans au Burkina. Avec une prévalence de 21,9%, il a été mis en évidence les changements importants qui sont en cours dans le domaine de la planification familiale au Burkina depuis deux ans.

Le troisième élément est la méthode d'analyse utilisée. Elle est basée sur une analyse en régression logistique afin de rechercher systématiquement les déterminants de certaines pratiques en cours en relation avec les caractéristiques sociolinguistiques, le milieu de résidence, l'âge et les caractéristiques socioéconomiques des ménages burkinabè.

En quoi ce milieu culturel est-il fondamental dans un pays comme le Burkina Faso qui compte une soixantaine d'ethnies ?

André Kone : La précision de taille a apportée est que cette étude ne cherche pas à stigmatiser des groupes ethniques à travers leurs pratiques. Le fait d'appartenir à un groupe ethnique n'est pas en cause dans certaines pratiques mais c'est le fait de vivre dans un milieu où l'organisation sociale et le référentiel social sont construits sur la base des origines historiques communes et des relations d'affinités ou de voisinage entre les cultures des sociétés considérées.

Sur cette base, cette étude interpelle sur la nécessité de ne pas se limiter seulement aux seules entités administratives (Région, District, Communes) qui sont certes des échelles de planification du développement mais qui ne constituent pas en soi des unités homogènes en termes de pratiques sociales et humaines. Il faut donc rechercher le changement de certaines pratiques en s'appuyant sur la spécificité des sous groupes homogènes qui, parfois, inhibent (par leur réticence au changement) les actions des programmes en cours dans de grands ensembles administratifs hétérogène en termes social et culturel. L'étude met par conséquent l'accent sur la nécessité pour les programmes de l'UNFPA d'être culturellement sensible.

Cette vision est fortement partagée par les orientations stratégiques de cette agence mais les pratiques de planification restent encore très faiblement guidées par des approches culturellement sensibles. Certes, certaines stratégies sont transversales et ont fait la preuve de leur efficacité dans plusieurs pays. Cependant dès l'instant que la question du changement de comportement de l'individu est ciblée par une stratégie, elle doit être abordée par des grilles de lecture fortement construites à partir d'une connaissance approfondie des pratiques sociales et socio ethnologiques qui déterminent certains comportements.

Le travail du FNUAP va-t-il donc changer suite aux résultats de cette étude ?

André Kone : Les résultats permettront dans un premier temps de mieux apprécier l'impact des stratégies que cette agence a appuyées depuis quelques années dans le domaine de la planification familiale (Programme Global de sécurisation des produits de la SR, la CARMMA, etc...) et ensuite l'étude servira de base pour la planification future des activités en mettant l'accent sur des stratégies qui cibleront des domaines et des cibles porteurs de changement à partir d'une approche culturellement sensible, qui prendra donc en compte le milieu culturel.

L'étude se trouve ici!

Propos receuillis par Doline CHARMILLOT - Unité de communication, UNFPA