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Le phénomène des grossesses non désirées des jeunes filles en milieu scolaire au Burkina Faso constitue un véritable fléau. Selon une étude commanditée par le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance(UNICEF) en partenariat avec le Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur (MESS) et celui de l'Education Nationale et de l'Alphabétisation (MENA), près de 1016 cas ont été enregistrés dans sept (7) régions du pays au cours de l'année scolaire 2011-2012.

La région de la Boucle du Mouhoun bat le record avec 595 cas contre 171 cas pour le Centre Est, et 78 cas pour le Centre Ouest. Le Plateau Central compte 56 cas et l'Est 47 cas. Quant aux régions du Centre et du Nord, on y dénombre respectivement 44 et 25 cas pour la même période.Pourtant ces données ne révèle qu'une infime partie des grossesses non désirées chez les adolescentes dans le cadre formel de l'école. La grande majorité des filles qui ne sont pas à l’école et qui sont victimes de grossesses non désirées, passent tout simplement à côté des statistiques. Au nombre des causes on note, entre autres, la faible connaissance des méthodes contraceptives par les filles, la faiblesse de la communication sur la sexualité, la sous information sur la santé sexuelle et reproductive, les viols, la non utilisation de contraceptifs par le partenaire, l'incapacité des jeunes filles à imposer au partenaire le port du condom, la pauvreté des parents, l'influence des médias, les activités récréatives des élèves, etc.

Les grossesses non désirées des adolescentes en milieu scolaire a pour conséquences la baisse des rendements scolaires des jeunes filles, les abandons scolaires, les mariages précoces et forcés, les avortements clandestins, le passage de la jeune fille au statut de fille-mère, etc.

L'étude met en exergue les fonctionnaires, les chauffeurs, les commerçants, les enseignants, les orpailleurs, les jeunes du secteur informel et surtout les élèves comme les principaux auteurs des grossesses non désirées des jeunes filles en milieu scolaire.

Les chercheurs, tout en soulignant les initiatives du gouvernement et de ses partenaires, recommandent la mise en place d'un système efficace de collecte des données sur le phénomène, l'amélioration des connaissances des élèves sur les risques liés aux rapports sexuels précoces non protégés à travers des actions de sensibilisation, le développement de stratégies de maintien des filles enceintes à l'école, la prise en charge des victimes, etc.

Bien qu'elle ne permet pas d'appréhender toute l'ampleur du phénomène parce qu'elle se limite à quelques régions, cette étude pourrait être un point de départ pour la fédération des efforts des acteurs pour une plus grande efficacité. C'est dans cette perspective que le rôle de l'UNFPA pourrait être plus déterminant.

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B. Emmanuel KANSIE/Unité de communication de l'UNFPA