Vous êtes ici

Le Burkina Faso a célébré, lundi 25 novembre, la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes sous le thème: "Contribution des acteurs judiciaires à la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles au Burkina Faso". La cérémonie était placée sous le haut patronage de Madame Chantal COMPAORE et le Palais de la Jeunesse et de la Culture Jean Pierre Guingane, à Ouagadougou, était rempli ce jour-là.

Le Représentant Résident de l'UNFPA, Dr Mamadou KANTE, en tant que Chef de file du Cadre de Concertation Genre des partenaires techniques et financiers, a eu l'honneur de réciter un discours (ci-dessous).

 

DISCOURS DU CHEF DE FILE DU CADRE DE CONCERTATION GENRE DES PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIERS A L'OCCASION DE LA COMMEMORATION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE POUR L'ELIMINATION DE LA VIOLENCE A L'EGARD DES FEMMES

Le monde entier célèbre, en ce jour, la journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes et des filles. Ces violences qui se manifestent sous de multiples formes, sont très répandues dans le monde. Elles s'appellent viols, violence dans la famille, harcèlement sur le lieu de travail, violence autour de l'école, mutilations génitales féminines, exclusions sociales, traite transfrontalière des filles et des femmes. Elles sont de plusieurs types : violences sexuelles dans les conflits armés et en situation d'urgence humanitaire, violence dans la famille et dans la communauté, violences verbales, physiques et morales. Ces violences touchent les filles et les femmes de toutes catégories sociales.

La violence à l'égard des femmes et des filles est un phénomène universel. Le thème choisi cette année est: « contribution des acteurs judiciaires à la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. »  Ce thème interpelle les pays et les acteurs à une mise en œuvre effective des conclusions de la 57ème session de la Commission de la condition de la femme tenue du 4 au15 mars 2013 à New York. La conclusion  de ce rapport stipule,  je cite « Veiller à ce que les femmes et les filles aient facilement accès à la justice et à une assistance juridique effective, de sorte qu'elles puissent prendre des décisions éclairées concernant, notamment, les procédures judiciaires et les questions relevant du droit de la famille ou du droit pénal, et veiller également à ce qu'elles obtiennent effectivement la juste réparation des torts qu'elles ont subis, y compris en adoptant, si nécessaire, une législation nationale » fin de citation.

En effet, les acteurs judicaires chargés de la promotion et de la protection de l'équité et de l'égalité des citoyens doivent  accorder une attention au traitement des dossiers relatifs au respect des droits de la femme et de la jeune fille. Cependant, plusieurs facteurs limitent l'accès des femmes aux services judiciaires parmi lesquels, le poids de la société, l'éloignement des juridictions, le langage judiciaire, la lenteur dans le traitement des dossiers, le coût des procédures judiciaires.

Au regard de la résistance généralement opposée par les victimes de violences à aller vers le monde judiciaire pour faire respecter leurs droits, et cela malgré l'existence d'une multitude de textes juridiques les protégeant, il serait judicieux qu'une synergie d'actions soit engagée pour permettre aux femmes victimes de violences de retrouver une certaine confiance en elles et un environnement social favorable pour aller vers le monde judiciaire.

Au Burkina Faso, face à la persistance des violences à l'égard des femmes, les agences du Système des Nations Unies en collaboration avec le Gouvernement,   ont initié un programme pilote pour  appuyer les initiatives en cours au niveau national. La mise en œuvre de ce projet pilote a permis entre autres d'enregistrer des  femmes victimes de violences qui font de plus en plus recours aux services juridiques et judiciaires.  Pour poursuivre cette initiative porteuse d'espoir,  des Partenaires Techniques et Financiers en collaboration avec le gouvernement burkinabé et les organisations de la société civile, ont élaboré un programme conjoint quinquennal  contre les violences à l'égard des filles et des femmes. La mise en œuvre de ce deuxième programme  devrait permettre d'intensifier la lutte contre les violences et également d'accroitre la prise en charge  psychologique, médicale, juridique et économique des femmes et des filles victimes de violences.

Les actions soutenues par les partenaires techniques et financiers s'inscrivent dans la perspective de leur contribution à la  mise en œuvre de la "Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable, SCADD qui met l'accent sur la prise en compte transversale de la dimension genre.

Avant de clore mon propos, je tiens à renouveler la  disponibilité  des partenaires techniques et financiers à accompagner le gouvernement du Burkina Faso dans la mise en œuvre des programmes de développement pour une réduction voire une élimination des violences faites aux filles et aux femmes.

Je vous remercie.

 

Le lien vers l'album