La région du Nord du Burkina Faso est l’une des régions qui font face à une crise humanitaire et sécuritaire. Malgré les multiples efforts du gouvernement pour faciliter le retour des personnes déplacées internes (PDI), la situation humanitaire demeure critique. En effet, l’accès aux zones affectées reste limité en raison des de l’insécurité y compris l’utilisation des engins explosifs improvisés. Les attaques des groupes armés ont contraint à la fermeture de certains centres de santé. Ainsi, plus de 4 millions de personnes sont privées de soins de santé à cause de la fermeture ou du fonctionnement réduit de près de 732 structures sanitaires, compromettant l’accès à des services essentiels tels que la planification familiale, les soins prénatals, l’accouchement sécurisé et la gestion des urgences obstétricales.
Pour pallier cette situation, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) au Burkina Faso a déployé des cliniques mobiles en vue d’adresser une réponse concrète et efficace aux besoins sanitaires des populations. Cette stratégie a permis de garantir un accès direct et efficace aux services de santé sexuelle et reproductive et de planification familiale, notamment dans les zones difficiles d’accès, au bénéfice de nombreuses femmes, filles et garçons. En 2024, elle a permis de recruter 18 588 nouvelles utilisatrices dont 4 300 adolescentes de moins de 19 ans. Cela a permis de répondre aux besoins croissants en matière de santé reproductive et de fournir des options de planification familiale à des milliers de femmes et jeunes filles.
Rafiatou Sawadogo est l’une des bénéficiaires de la clinique mobile, à Gourcy. « Quand je suis arrivée, j'ai bénéficié d'une consultation et des soins médicaux. Je suis très contente car j'ai été bien prise en charge », a-t-elle déclaré, après consultation. Pour Mahamadi Ouédraogo, la clinique mobile répond aux problèmes de santé des populations déplacées internes mais aussi des communautés hôtes. « Nos difficultés majeures étaient liées à la santé. Il nous fallait parcourir plusieurs kilomètres pour des soins sanitaires. Mais maintenant, on nous rejoint chez nous. Nous sommes donc satisfaits et reconnaissants.». Cette proximité avec les services de santé contribue à améliorer leur bien-être et à réduire les risques liés à l’absence de prise en charge médicale rapide.
Moumouni Ouédraogo, ingénieur des Sciences Infirmières et Obstétricales, travaille pour IEDA Relief, une ONG partenaire de l’UNFPA dans le déploiement de la clinique mobile. « IEDA Relief a eu la très bonne initiative d'instituer des cliniques mobiles qui permettent à ces populations-là d'avoir un tant soit peu accès à des soins et même à des produits, des médicaments qui sont nécessaires pour leur bien-être », a-t-il déclaré.
L’initiative des cliniques mobiles représente ainsi un véritable espoir pour les populations du Nord. Elle ne se limite pas seulement à améliorer l’accès aux soins, mais contribue également à renforcer la résilience des communautés face aux défis sanitaires. En rapprochant les services de santé des populations vulnérables, ce projet incarne une avancée majeure vers un système de soins plus inclusif et accessible.
Cette initiative est développée dans le cadre du projet « Droits fondamentaux, paix et égalité dans les régions du Sahel et du Nord au Burkina Faso », financé par l’Agence Coréenne de Coopération Internationale (KOICA) ». Il vise à contribuer à l'amélioration de l'égalité des sexes ; à la protection et l'autonomisation des femmes et des jeunes ; et au renforcement de la consolidation de la paix et de la cohésion sociale dans les zones touchées par les conflits, notamment la région du Nord et celle du Sahel du Burkina Faso.