Description du Poste
Sous la supervision du Coordonnateur du Secrétariat PBF, le (la) chargé(e) de communication travaillera étroitement avec les responsables et les équipes de communication des différents projets, le gouvernement, les médias, les partenaires techniques et financiers PTF ainsi que les chargés de suivi évaluation des projets du portefeuille PBF. Il/Elle est chargé(e) d’aider à la planification, actualisation et à la mise en œuvre de la stratégie de communication du PBF et des plans de communication des différents projets du portefeuille, afin d’améliorer non seulement sa notoriété auprès des partenaires et du public, mais aussi rendre compte régulièrement par des preuves et avec des moyens numériques et classique de communication accessible des activités, des résultats et impacts des projets plus visible.
Contexte :
Le Burkina Faso traverse depuis 2016 une crise multidimensionnelle, marquée entre autres par une insécurité qui touche presque toutes les régions du pays, une situation humanitaire préoccupante et une instabilité institutionnelle. La crise sécuritaire a d’abord été favorisée par la situation dans la sous-région sahélienne, puis s’est développée en exploitant les facteurs endogènes de fragilité. En 2022, le pays a fait face à deux changements politiques non constitutionnels, faisant suite à l’exacerbation de la crise sécuritaire, à la montée de contestations des populations sévèrement éprouvées par les violences, sur fond d’un dialogue social et politique tendu.
Les défis sécuritaires et humanitaires persistent. Des multiples attaques contre les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et la population civile (agents de l’administration publique, leaders communautaires et religieux, lieux de culte et sites d’orpaillage) ont fortement contribué à faire régresser le Burkina Faso dans le classement de l’indice de paix mondial, passant de 134ième rang en 2021 au 150ième en 2023 sur 163 pays classés. Le Burkina Faso est en outre le deuxième pays le plus affecté par le terrorisme au monde selon le « Global terrorism index 2022»
La détérioration continue de la sécurité a généré une crise humanitaire sans précédent au Burkina Faso. A la date du 31 mars 2023, 2 062 534 personnes déplacées internes (PDI) ont été enregistrées selon le Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation (CONASUR). Au 30 juin 2023, 6.149 établissements scolaires sont fermés en raison de l’insécurité privant à 1.041.681 enfants de leur droit à l’éducation selon le Ministère en charge de l’Education. A la même date, 373 formations sanitaires sont fermées et 347 autres fonctionnent à minima.
Pour apporter une réponse aux défis sécuritaires et ses causes sous-jacentes, le Gouvernement a mis en place en 2017, le Programme d’Urgence pour le Sahel au Burkina Faso (PUS-BF) qui vise à améliorer les conditions sécuritaires et à réduire la vulnérabilité de la population dans les régions de : la Boucle du Mouhoun,du Centre-Est, du Centre-Nord, de l’Est, du Nord et du Sahel. Le PUS-BF est prévu pour s’achever en décembre 2024. Aussi, le Gouvernement de transition a élaboré et adopté en janvier 2023 le Plan d'Action pour la Stabilisation et le Développement (PA-SD). Ce plan vise quatre domaines prioritaires : 1) la lutte contre le terrorisme et la restauration de l'intégrité territoriale ; 2) la réponse à la crise humanitaire ; 3) la réforme de l'État et le renforcement de la bonne gouvernance ; et 4) le renforcement de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale.
Dans un contexte difficile marqué par une crise sécuritaire et humanitaire, le pays est confronté à des défis multiples en matière de consolidation de la paix, notamment dans les domaines de la gouvernance politique, économique, judiciaire et sécuritaire. Cette situation trouve un terrain fertile dans les défis socio-économiques, la pauvreté, les inégalités sociales, les disparités entre les zones rurales et urbaines, ainsi que dans les pratiques de mauvaise gouvernance, notamment en ce qui concerne la corruption, les flux financiers illicites, la gestion des ressources naturelles et l'État de droit. Les tensions inter et intracommunautaires, exacerbées par l’insécurité, contribuent à l’effritement de la cohésion sociale et le vivre ensemble burkinabè. Bien que le contrat social ait été ébranlé et que l'insécurité persiste, la résilience de la population est remarquable.
Le PBF au Burkina Faso
Le Système des Nations Unies (SNU) continue de s'engager avec les autorités de transition dans le cadre du Nexus humanitaire-développement-paix . Le SNU et le Gouvernement ont signé en juin 2023 le Plan d'action intérimaire des Nations Unies pour le développement (UNIDAP) 2023-2025. L'UNIDAP vise à fournir un soutien au relèvement, à la stabilisation et au développement, suivant quatre piliers que sont Paix, Personnes, Planète et Prospérité, en lien avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) et en mettant l'accent sur la cohésion sociale et la réconciliation comme moyens d'assurer un lien solide entre l'humanitaire, le développement et la paix. Le PBF est un instrument important pour la mise en œuvre de l’UNIDAP, en particulier dans le pilier Paix.
Sur la base des facteurs de fragilité initialement identifiés, les domaines prioritaires d’appui du PBF sont : (i) l’amélioration de la confiance entre les populations et l’État, (ii) le renforcement de la résilience sociale et la participation active des femmes et des jeunes et (iii) la gestion pacifique des conflits locaux. Le Burkina Faso bénéficie de l’appui du PBF à travers le financement des différents projets dans les domaines précités. Depuis 2017, le PBF a alloué un montant total de 51,66 M $US pour soutenir des projets de consolidation de la paix. Le portefeuille actif en 2023-2024 comprend 13 projets pour un budget total de 30,1 M $US.
La Gouvernance du portefeuille est assurée à trois niveaux :
Niveau stratégique : un Comité Conjoint d’Orientation (CCO), organe d’orientation et de décision stratégiques ;
Niveau technique : un Comité Technique de Suivi (CTS) et
Niveau opérationnel : par des Comités de Coordination de projet.
Les projets PBF ont permis de renforcer les capacités des jeunes en tant qu’agents de changement pour promouvoir la cohésion sociale et sensibiliser à la paix et à la prévention et l’atténuation des conflits au sein des communautés locales y compris la prévention de la propagation de la COVID-19 dans les lieux de détention. Des initiatives promotrices sont initiées sur financement du PBF avec les autorités, le SNU et les ONG en vue du renforcement des capacités des forces de sécurité pour une meilleure gestion des conflits et de la confiance entre les autorités et les populations.
Eu égard à la complexité des interventions de consolidation de la paix il est indispensable de renforcer la communication axée sur l’impact des résultats des projets du PBF. A cet effet, la documentation des bonnes pratiques, le partage d’information basée sur des preuves et des histoires de vie d’impact sur les bénéficiaires feront partie des efforts de visibilité des projets. La communication privilégiera les approches basées sur les droits humains, en prenant en compte les directives nationales en matière de communication dans le contexte sécuritaire. La communication sur les changements en matière d’engagement pour la consolidation de la paix est essentielle afin de renforcer la confiance et l’intérêt des donateurs et partenariat pour le financement de la consolidation de la paix.
Description des tâches
Sous la supervision du Coordonnateur du Secrétariat Technique PBF, le/la Chargé(e) de communication est spécifiquement responsable des tâches ci-après :
Développer la stratégie et le plan de communication du portefeuille de consolidation de la paix, et appuyer leur mise en œuvre ainsi que leur suivi-évaluation
Développer une stratégie et un plan de communication multicanaux sur le portefeuille de consolidation de la paix appuyé par le PBF au Burkina Faso
En étroite collaboration avec les points focaux des ministères partenaires sur le PBF, les agences du SNU (Groupe de communication SNU) et des ONGs récipiendaires, veiller à l’intégration et la mise en œuvre des activités de communication dans tous les projets du portefeuille de consolidation de la Paix au Burkina Faso ;
Veiller à la prise en compte active de la dimension genre et jeunesse dans toutes les communications sur le du portefeuille de consolidation de la paix au Burkina Faso (penser à inclure des femmes et jeunes dans les interviews, panels, visuels) ;
Recueillir et analyser les données du site web et des médias sociaux pour mesurer la portée, l'engagement et d'autres mesures de rendement des messages, comptes et campagnes des médias sociaux, afin d'aider à éclairer la prise de décision axée sur les résultats et de favoriser une utilisation efficace des ressources du projet;
Assurer le renforcement des capacités des structures partenaires de mise en œuvre des projets PBF sur les outils de communication conformément aux normes de PBF/Nations Unies notamment l’utilisation des plateformes digitales.
Proposer des initiatives de partenariat nécessaires à la promotion de la visibilité des activités du Secrétariat PBF et des impacts des différents projets du portefeuille tant au niveau national, qu'au niveau international. Proposer des moyens de mutualiser les ressources lorsque possible.
Assurer la diffusion de l’information sur les réalisations des partenaires du gouvernement, des agences du SNU et ONGs récipiendaires des Fonds PBF à travers l’élaboration et la publication de supports de communication de qualité
Appuyer la conception et l’alimentation d’un site web qui servira de support principal d’information pour le portefeuille et un forum d’échange sur les expériences entre les différents projets. Le site permettra d’établir des partenariats avec d’autres structures ou organismes évoluant dans le domaine de consolidation de la paix ;
Coordonner conformément à la politique des Nations Unies, l’animation, la production, le développement et la dissémination de contenus (« Web story », photos, vidéos courtes et cartes virtuels) sur le site web, les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Instagram et YouTube) et les canaux traditionnels dans le cadre des mission conjointe de suivi de terrain des réalisations du projet.
Produire des newsletters et des brochures sur les différentes réalisations en tenant compte des éléments suivants : sensibilité au genre et aux conflits, ONE UN ; partage des leçons apprises et succès stories ;
Rédiger des contenus de presse : communiqués, dossiers de presse et éléments de langage sur les différents sujets opérationnels et institutionnels et sur les évènements phares du portefeuille ;
Contribuer à la bonne gestion et au renforcement des relations avec les partenaires et prestataires de contenus (vidéastes, photographes, imprimeurs etc.) et assurer une production de livrables de qualité
Assurer une bonne veille média et produire des revues de presse.
Contribuer à la visibilité du PBF sur les plateformes numériques (Web radio, podcast, Web TV, presse en ligne, blogs) et traditionnels
Appuyer le portefeuille du Fonds de Consolidation de la Paix dans ses tâches quotidiennes de suivi des projets en termes de communication
Contribuer à analyser des informations techniques fournies par les projets et faire une synthèse pour les rapports semi-annuels, en particulier sur le volet communication ;
Exécuter des tâches jugées nécessaires par le superviseur et conformes aux orientations du Système des Nations Unies en matière de communication ;
Accompagner, en collaboration avec le spécialiste en Suivi Évaluation, la rédaction des différents rapports des agences/ONGs partenaires ainsi que l’identification des leçons apprises et des succès stories ;
Participer à l’organisation d’événements planifiés par le comité de pilotage, le Bureau du Coordonnateur Résident et le Secrétariat du PBF dans le cadre des projets du portefeuille de consolidation de la paix ;
Participer de manière efficace à l’animation et au bon fonctionnement du Secrétariat Technique du PBF.
Qualifications et Expériences
Formation Académique :
Être titulaire d’un diplôme (Master) d’études supérieures (Bac + 4 ans) en communication, journalisme, marketing.
Connaissances et Expériences :
Avoir plus de cinq années d’expériences professionnelles dans des programmes/ projets de développement et de consolidation de paix, dont au moins 3 années maximum en matière de communication ;
Avoir une excellente maîtrise des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, YouTube, Flickr, LinkedIn, Instagram, etc.) ;
Avoir une bonne connaissance dans la prise de photographies et de vidéo, le traitement des photographies et vidéographie, le classement et la publication ;
Avoir une excellente maîtrise de l’outil informatique (très bonne maîtrise des logiciels de bureautique) ;
Une bonne connaissance des outils de référencement web et de monitoring des réseaux sociaux (Google Analytics, Facebook insights, etc.) serait un atout ;
La connaissance des logiciels de web, de design graphique, d’imprimerie, de traitement photos et vidéo : (Canvas, Illustrator, Photoshop, Quark Xpress, In Design, Premier pro ou Final Cut, After effects, etc.) serait un atout.
Avoir de bonnes connaissances en analyse de conflits et de la prise en compte de la dimension genre dans des projets et les réalisations ;
Une bonne connaissance et compréhension du Fonds de consolidation pour la paix au Burkina Faso, des politiques de consolidation de la paix et du système des Nations Unies seraient un atout ;
Une bonne connaissance en communication pour le développement (C4D) serait un atout.
Langues :
Une maîtrise de la langue française est exigée. Une bonne connaissance de l’anglais écrit et parlé serait considérée comme un avantage.