L'étude sur la problématique du rapt des filles dans la région de l'Est visait à faire une analyse approfondie du phénomène de rapt des filles et des femmes dans la région de l'Est afin de mieux comprendre les dimensions culturelles liées à cette pratique. L'analyse des données recueillies permet d'aboutir aux conclusions suivantes.
Le rapt des filles et des femmes constitue un véritable problème dans la région de l'Est. Les mesures de la fréquence montrent que l'ampleur des rapts est relativement élevée dans la région : Une femme sur dix âgée de 13-25 ans affirme avoir déjà subi cette pratique. A cela s'ajoute une fréquence relativement élevée des cas connus par les populations dans les différents secteurs. Au moins 5% des enquêtés ont entendu parler d'un cas de rapt au cours de la semaine ayant précédé l'enquête.
L'observation selon la province, c'est dans les provinces de la Komondjoari et de la Gnagna que le rapt apparaît comme le plus fréquent avec une prépondérance plus élevée en milieu urbain qu'en zone rurale.
En rapport avec les raisons de la pratique, il ressort que celles-ci sont intimement liées au mariage forcé. Si pendant longtemps le rapt a servi de base pour soutenir le mariage forcé, la forme qui existe de nos jours est plutôt celle qui dessert les causes du mariage forcé. Aussi, c'est bien pour contourner les velléités d'un mariage forcé que les jeunes d'aujourd'hui s'adonnent à cette pratique.
Il reste que la pratique du rapt est lourde de conséquences aussi bien pour la fille que pour le ravisseur. Elle engendre des déperditions scolaires pour les filles scolarisées, des violences conjugales, des rejets par la société. Mais les conséquences que les populations perçoivent le plus sont celles qui engendrent des remous familiaux et menacent l'ordre social.