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Abdoulaye et Kassoum sont étudiants à l’Université Thomas Sankara de Dori, dans la région du Sahel, au Burkina Faso. Très dynamiques, ils se veulent les porte-étendards de la participation citoyenne des jeunes dans leurs communautés respectives. A leur temps libre, ils s’engagent bénévolement dans des associations locales pour participer à des activités communautaires.

L’UNFPA entend tirer profit de ce dynamisme et de cet engagement citoyen en plaçant les jeunes au cœur de la lutte contre le mariage d’enfants qu’elle mène au Burkina Faso, à travers l’initiative « Grâce à Moi » : une approche qui vise à mettre les garçons au cœur des activités de communication et de dialogue social pour accélérer l’élimination du  mariage des jeunes filles..

L’initiative « Grâce à Moi » consiste à mettre en place des réseaux de jeunes garçons et à renforcer leurs capacités sur une diversité de thématiques en lien avec la problématique du mariage d’enfants et le leadership des jeunes pour en faire des ambassadeurs de la lutte contre le mariage précoce.  Couvrant quatre régions du Burkina Faso : le Centre-Est, le Centre-Nord, l’Est et le Sahel, 12 (douze) réseaux de 300 (trois cent) jeunes garçons ont été mis en place dans ces régions d’intervention.


Les leaders d'opinion se sont engagés dans l'initiative pour accélérer l'élimination du mariage d'enfants

Selon Angèle Lompo, chargée de projet de l’ONG Tin-Tua qui met en œuvre l’initiative sur le terrain, “les approches de lutte contre le mariage d’enfants ont toujours privilégié les femmes et les hommes tout en laissant de côté les jeunes générations. L’Initiative « Grâce à moi » entend donc responsabiliser les jeunes, surtout les garçons, pour combattre la pratique du mariage d'enfants.” 

Lors de la cérémonie de lancement qui s’est tenue le 15 octobre 2021, les autorités religieuses ont adhéré à l’initiative. Le Naaba Tebgere de Pikoutenga, parrain de la cérémonie, a appelé ses pairs à se mobiliser contre le mariage d’enfants. “La jeune fille d’aujourd’hui est la mère de demain. Mais pour pouvoir jouer ce rôle de mère, on doit lui accorder le temps nécessaire de l’apprentissage, de la formation et de la maturité”, a-t-il souligné.

Représentant l’UNFPA à la cérémonie, Édith Ouédraogo, chargée de programme Genre, Culture  et Droits humains, a rappelé que le mariage précoce est une grave violation des droits humains avant de présenter les conséquences socio-économiques et sanitaires du mariage précoce sur les victimes. L’Initiative « Grâce à moi » est entièrement financée par l’UNFPA à hauteur de 30 millions pour le dernier trimestre pour l’année 2021.

Depuis 2016, le Fonds des Nations Unies pour la population met en œuvre, conjointement avec l’UNICEF, un programme pour l’élimination du mariage d’enfants au Burkina Faso. Dans la mise en oeuvre de ce programme, des systèmes de veille et d’alerte sont mis en place dans les zones d’intervention. Cette stratégie a permis de sauver 485 filles du mariage d’enfants en 2020. Les interventions de l’UNFPA au Burkina Faso encouragent également la masculinité positive pour mettre fin aux violences basées sur le genre.

Rédaction et photographies : Jaunasse YARO