Le Burkina Faso a une population très jeune. Selon les données de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), les jeunes de 10 à 24 ans représentaient 1/3 de la population en 2020, soit 7 292 342. Cette population jeune connaît également une sexualité précoce et une fécondité élevée. Environ 8% (7,7%) des adolescent(e)s de 15-19 ans ont eu leur premier rapport sexuel avant l’âge de 15 ans. A l’inverse, elle utilise moins les moyens de contraception. Seulement 12,60% des adolescentes de 15 à 19 ans et 21,60% des adolescents de 20 à 24 ans disposent d’une méthode contraceptive. Les adolescent-es et les jeunes représentent ainsi un défi en matière d’accès aux services de santé sexuelle et reproductive.
C’est pour relever ces défis que l’UNFPA a développé le projet « Renforcer la capacité des adolescent- es à exercer leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso ». Ce projet, financé par le Gouvernement du Japon, vise à consolider l'accès à l'information et aux services de santé sexuelle et reproductive aux jeunes et adolescents.
Améliorer l’accès des jeunes aux informations et services de qualité
La clinique mobile est l’un des outils innovants pour améliorer l’accès des jeunes et adolescent-es aux services essentiels de santé sexuelle et reproductive et à l’information de qualité. C’est un dispositif mobile qui offre des services intégrés sur la santé reproductive, y compris la planification familiale. Ce matériel roulant est entièrement équipé de matériels médico-techniques. A chaque sortie de la clinique mobile sont mènées des actions de sensibilisation liées à la santé sexuelle et reproductive notamment les grossesses non désirées en milieu scolaire, la gestion de l’hygiène des menstrues et des tests de dépistage notamment sur le VIH.
La plateforme QG Jeune, développée par l’UNFPA, est mise à contribution lors des séances de sensibilisation dans la continuité du partage d’informations utiles pour une santé et une vie sexuelle responsables des jeunes et des adolescent-es.
De nouvelles connaissances pour des comportements responsables
Pour les élèves touchés par les séances de sensibilisation, la visite de la clinique mobile est une occasion d’en savoir davantage sur la santé de la reproduction et d’échanger avec les animateurs sur des préoccupations qu’ils n’abordent pas avec leurs parents.. « La séance de sensibilisation de ce matin m’a beaucoup servi. Je sais désormais comment gérer ma sexualité. A partir d’aujourd’hui, j’aurai un comportement responsable », a déclaré Farida, élève en classe de Tle A4. Après la sensibilisation, elle a pris la décision d’adopter un comportement responsable en matière de sexualité. Comme elle, de nombreux élèves, grâce à cette clinique mobile reçoivent des informations et des conseils utiles pour leur santé sexuelle et reproductive.
Certains, à l’image de Carole, élève en classe de seconde, se proposent même de transmettre le message de sensibilisation à leurs pairs. « J’invite les élèves comme moi à s’abstenir, c’est le moyen le plus sûr. Pour celles ou ceux qui ne le peuvent pas, je les conseillerai d’utiliser les préservatifs qui protègent contre les grossesses non désirées et contre beaucoup de maladies dont le VIH/Sida », a-t-elle déclaré.
Après le passage de la clinique mobile, les élèves peuvent toujours approfondir leurs connaissances en s’inscrivant sur la plateforme QG jeune (www.qgjeune.org) ou en appelant au 3005 pour toute question ou préoccupation sur leur santé sexuelle et reproductive.
Un financement du Gouvernement du Japon pour l'universalité dans l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive
Les activités de la clinique mobile contribuent à promouvoir les droits des adolescents et des jeunes, l'équité et l'universalité dans l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive, y compris le droit à une information de qualité.
Financé par le gouvernement du Japon, le projet « Renforcer la capacité des adolescent- es à exercer leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso » est mis en œuvre dans les régions du Centre (districts sanitaires de Bogodogo et de Sig-noghin) et du Centre-Ouest (districts sanitaires, Réo et Sabou) en collaboration avec la Fondation Kimi, l’ABBEF (Association Burkinabè pour le Bien-être familial) et JOICFP.
Le Japon entend, par cet appui, accompagner le Gouvernement du Burkina Faso dans la réduction des grossesses non désirées chez les adolescentes, les mariages d’enfants, la prévalence des mutilations génitales et accroître le taux d’achèvement des filles au niveau de l’enseignement secondaire.