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Le bureau du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) au Burkina Faso a déployé  30 sages-femmes pour assurer un accès permanent aux services de Santé Sexuelle et Reproductive de qualité au profit des personnes déplacées internes et populations hôtes dans les régions du Sahel et du Centre-Nord. 

Le Burkina Faso est en proie à une crise sécuritaire et humanitaire depuis plusieurs années. Selon le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), à la date du 31 décembre 2022, le pays comptait 1 882 391 personnes déplacées internes. Les régions du Sahel et du Centre-Nord sont parmi les plus touchées avec respectivement 26, 4% et 25,2% des personnes déplacées internes. Ces deux régions enregistrent également un fort taux de fermeture des  formations sanitaires, réduisant ainsi,   l’accessibilité aux services  de santé sexuelle et reproductive. A la date du 06 août 2022, selon un rapport du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, 564 (39%) des formations sanitaires étaient fermées ou fonctionnaient partiellement dans huit régions affectées par l'insécurité, privant plus de 2 131 842 personnes d'accès aux soins de santé.

Conformément donc à son mandat, le Fonds des Nations Unies pour la population s’est engagé à améliorer la réponse d'urgence aux besoins immédiats des populations déplacées internes et hôtes en matière de santé reproductive à travers le renforcement des soins obstétricaux et néonataux d’urgence de base et complémentaires (SONUB et SONUC). Aussi, l’UNFPA Burkina Faso a déployé 30 sages-femmes dans les régions du Centre-Nord et du Sahel pour offrir des services de santé maternelle intégrés de qualité aux femmes, adolescent-e-s et jeunes, y compris la prise en charge médicale du viol,pour un appui ponctuel sur la période de la mi-novembre à décembre 2022. 

Un appui salvateur des sages-femmes et maïeuticien d’Etat 

Ces sages-femmes et maïeuticiens d’Etat ont été déployés dans les centres de santé pour la continuité des services dans les domaines de la prévention de la violence sexuelle et la réponse aux besoins des survivant-e-s de violences basées sur le genre, la prévention de la morbidité et la mortalité maternelles et néonatales, la prévention des grossesses non désirées chez les adolescentes. Marcelline Sawadogo est l’une de ces sages-femmes. Elle a servi au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Barsalogho. « Nous avons mené plusieurs actions au sein du CMA notamment des consultations prénatales, la planification familiale, les consultations curatives, les accouchements, les tests de dépistage des lésions du col de l’utérus, des sensibilisations à travers des causeries éducatives avec les femmes, la prise en charge des cas de violence basée sur le genre », explique -t- elle. Selon elle, les patientes sont majoritairement des personnes déplacées internes et d’autres, de la communauté hôte. Sa collègue Minata Ouédraogo a également servi à Barsalogho, dans un poste de santé avancé. Elle a particulièrement été touchée par les marques de reconnaissance d’une mère dont la fille, mineure, victime de viol, a été prise en charge.


Le déploiement des sages-femmes a permis de délivrer une prise en charge intégrale des cas de violences sexuelles et de complications obstétricales

  

Marcelline et Aminata sont unanimes : leur présence dans les formations sanitaires a été d’un grand support pour le peu de personnel de santé resté et un soulagement pour les personnes déplacées internes et communautés hôtes dont les besoins en matière de santé s’accroissent eu égard à la situation sécuritaire et humanitaire.  

Des résultats probants 

Les chiffres démontrent mieux encore l’impact de l’action des 30 sages-femmes et maïeuticiens d’Etat déployés par l’UNFPA Burkina Faso dans les deux régions. Ce sont au total 13 survivantes de viol qui ont bénéficié d’une prises en charge intégrée, 3735 personnes ont adopté une méthode contraceptive, 73 cas de complications obstétricales ont été pris en charge et 133 cas d’IST pris en charge.

En ce qui concerne le Dispositif Minimum d’Urgence (DMU) pour la santé de la Reproduction (SR), les interventions des sages-femmes ont permis d’atteindre 15 100 femmes pour des soins obstétricaux et néonatals d’urgence de base dans les régions du Centre-Nord (6.814) et du Sahel (8.286). 

Le déploiement des sages-femmes et maïeuticiens d’Etat dans les régions du Sahel et du Centre-Nord a contribué ainsi à appuyer les personnels existants et à assurer la continuité de l’offre de santé en dépit de la situation sécuritaire et humanitaire.