Le jeudi 30 mars 2023, le Représentant Résident du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) au Burkina Faso, M. Alain Akpadji, a procédé à la remise officielle de matériel médico technique au Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Gondologo, dans la région du Nord. Cette cérémonie s’est tenue sous la présidence du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, M. Robert Lucien Jean-Claude Kargougou, en présence du gouverneur de la région, de plusieurs officiels et des populations locales.
Le lot d’équipement est composé de lits, de tables d’accouchement, de boites d’accouchement, de tables d’examen, d’une table de réanimation du nouveau-né et du matériel pour les examens et soins de routine.
Cette action s'inscrit dans le cadre de la contribution de l’UNFPA au Plan d’Action pour la Stabilisation et le Développement (PA-SD) du Gouvernement du Burkina Faso pour renforcer le plateau technique et la résilience du Système de Santé. D’une valeur estimée à 18 288 950 de francs CFA, ce matériel vient ainsi appuyer les efforts du Gouvernement burkinabè dans le cadre humanitaire et contribuer à la résilience du système de santé, à travers le renforcement de la qualité des soins aux mères et aux nouveau-nés du district sanitaire de Ouahigouya.
« Al baraka », entonnent en chœur les femmes de cette localité, sous un rythme musical de la province du Yatenga : « Vous avez mis du baume dans nos cœurs. Merci beaucoup! Merci infiniment! », adresse Aminata Ouédraogo, la soixantaine bien sonnée. « Cet appui permettra aux femmes de Gondologo d’accoucher dans de bonnes conditions », poursuit-elle, sous une pluie d’applaudissements.
La dévastation de la maternité par un incendie, d’une rare violence, survenu en février 2022, avait fortement limité la capacité du CSPS de Gondologo à offrir des soins de qualité à la population locale. A cela s’ajoute, la crise sécuritaire qui a causé plusieurs déplacements de populations dans la ville de Ouahigouya, avec des répercussions sur l’offre de service. « En effet, la situation sécuritaire compromet l’accès des femmes et filles à des soins obstétricaux d’urgence de qualité dans plusieurs régions du pays, dont la région du nord qui est la troisième région touchée par la crise, après le Sahel et le Centre-Nord, avec 13,3% des personnes déplacées internes », a souligné M. Alain Akpadji.
Face à cette situation, UNFPA se fait le devoir d’accompagner le Gouvernement burkinabè pour renforcer les services de santé dans les localités d’accueil, tout en rappelant la persistance d’un certain nombre de défis. « Cette cérémonie offre également l’occasion de se pencher sur un certain nombre de défis que sont : la persistance du premier retard, celui de la décision de se rendre au centre de santé pour les soins, retard aggravé par le contexte sécuritaire que nous connaissons ; la persistance du deuxième retard, pour atteindre les services de santé (routes impraticables, insuffisance de logistique roulante) ; et la persistance du troisième retard, pour obtenir des soins de qualité dans les services de santé », a -t-il énuméré.
Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, M. Robert Lucien Jean-Claude Kargougou, a salué cet élan de solidarité des Nations Unies en remettant ce lot important de matériel sanitaire à la maternité de Ouahigouya. « C’est un geste hautement apprécié et nous mesurons l’impact de ce soutien matériel dans la prise en charge des malades. Au nom du gouvernement, je vous dis tout simplement merci pour toute la sollicitude. Les appuis de UNFPA à notre système de santé sont immenses en matière d’équipement, de formation et de renforcement de capacités des professionnels de santé. Tout cela a contribué à la réduction de la mortalité maternelle et infantile au Burkina Faso. Le ratio de mortalité est passé de 307 pour 100.000 naissances vivantes en 2006 à 222,9 en 2019. »
Des avancées remarquables notées par le ministre de tutelle, qui risquent d’être anéanties par la situation sécuritaire dans la région Nord « si nous n’apportons pas une réponse efficace et forte à la problématique », a-t-il alerté.
Pour relever ces nombreux défis, les Nations Unies se sont engagées à renforcer les partenariats novateurs : « nous accordons beaucoup d’importance à l’amélioration de la santé maternelle au Burkina Faso, en vue de la réalisation de l’Agenda 2030. Nous travaillons avec le Gouvernement et les différentes parties prenantes pour qu’à l’horizon 2030, aucune femme ne meure en voulant donner la vie (…). Mon institution reste disponible pour accompagner les efforts du gouvernement dans ce sens, en synergie avec les autres acteurs. Tous ensemble, travaillons à mettre fin aux décès maternels évitables ! », a conclu le Représentant résident du Fonds des Nations unies au Burkina Faso.