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Après avoir souffert de la fistule obstétricale pendant 8 ans, Noélie a été prise en charge gratuitement en novembre 2022. Elle sera ensuite formée en tissage et dotée du matériel nécessaire à son installation ; tout cela grâce à l’UNFPA Burkina Faso et ses partenaires.

En cette matinée d’avril 2023, Noélie, joviale et pleine d’entregent, s’active dans son activité de tissage artisanal. Cela fait quatre mois qu’elle a installé son atelier à l’arrière-cour de son oncle. Ses journées, elle les passe entre le tissage et les tâches ménagères.  

Il y a une dizaine d’année, à l’issue de son dernier accouchement, cette dame, 48 ans et mère de cinq enfants, avait contracté la fistule obstétricale. Ainsi, a-t-elle été répudiée par son mari. L’infortunée trouvera alors refuge dans la cour de son oncle, à Ouagadougou. S’en suivront huit longues années de réclusion. « Pendant huit ans, je ne pouvais pas sortir de la cour ni recevoir de visiteurs à cause des fuites incontrôlées d’urine et des odeurs », se rappelle-t-elle.

Le salut viendra d’un ami de son oncle qui lui conseille de se rendre à l’hôpital Schiphra pour des soins. Cet hôpital confessionnel est soutenu par l’UNFPA au Burkina Faso pour la prise en charge chirurgicale des femmes porteuses de la fistule et leur réinsertion socioéconomique. Notre hôte a été reçue le 10 novembre 2020 dans l’établissement hospitalier et opérée avec succès dix jours après. « Là-bas, j’ai été opérée gratuitement. Le médecin m’a gardée en observation pendant 3 semaines avant de me libérer », précise la survivante.


Grâce à son activité de tisseuse, Noélie arrive à subvenir aux besoins de ses enfants et à aider les membres de sa nouvelles famille.

La réinsertion : tout aussi importante que la prise en charge

Restaurée, Noélie n’était pas au bout de ses peines. Répudiée par son époux qui s’est d’ailleurs remarié, elle devait continuer à subvenir aux besoins de ses enfants qui sont restés avec leur père. Mais, que faire lorsqu’on a été dépossédé de tous ses biens et que l’on a vécu huit années au ban de la société ?

Fort heureusement, la survivante a été rappelée par l’hôpital en août 2022, qui venait de recevoir des infrastructures d’accueil et du matériel de formation de son partenaire UNFPA, pour faire partie de la première cohorte d’apprentissage. Ce qui lui a permis de bénéficier d’une formation de 4 mois en tissage et du matériel nécessaire pour son installation. « Actuellement, mon chiffre d’affaires hebdomadaire varie entre 15 000 et 20 000 francs CFA soit environ 25 et 34 US dollars. Avec ce revenu, j’arrive à subvenir aux besoins de mes enfants et aider les membres de ma nouvelle famille », nous confie-t-elle.

En effet, la fistule obstétricale est l’une des lésions les plus graves et dangereuses susceptibles de survenir lors d’un accouchement. On estime entre 600 000 et 1 000 000 le nombre de femmes et de filles qui vivent avec la fistule obstétricale en Afrique de l’ouest et du centre. Depuis 2003, l’UNFPA et ses partenaires ont lancé la Campagne mondiale pour l’élimination de la fistule. Menée dans plusieurs pays dont le Burkina Faso, elle vise à prévenir et traiter la fistule, mais aussi à réinsérer et renforcer les capacités d’agir des survivantes. L’Organisation vise à éliminer la fistule obstétricale dans le monde d’ici à 2030.