Vous êtes ici

Le Burkina Faso fait face à une crise sécuritaire et humanitaire depuis plusieurs années. Cette crise peut être un facteur augmentant les cas de violence basée sur le genre comme les mutilations génitales féminines (MGF). C’est pourquoi l’UNFPA et ses partenaires, en étroite collaboration avec les structures gouvernementales, redoublent d’efforts dans la sensibilisation et la prévention des mutilations génitales en situation d’humanitaire.

Wendou est un quartier situé dans la commune de Dori, région du Sahel fortement touchée par la crise sécuritaire et humanitaire. Ce quartier abrite un grand site de déplacés internes. C’est là que IEDA Relief, partenaire de l’UNFPA Burkina Faso dans le cadre du projet « offre de service de santé de la reproduction, de la planification familiale et de la VBG en situation humanitaire financé par UNFPA BF », a choisi d’intégrer les interventions du programme conjoint UNFPA / UNICEF pour l’accélération de l’élimination des MGF en intensifiant  sensibilisation sur les mutilations génitales féminines auprès des personnes déplacées internes.

A travers différentes stratégies comme les discussions de groupes, les animateurs échangent avec les populations déplacées internes sur les mutilations génitales féminines. Les échanges visent essentiellement à décourager la pratique auprès des déplacés internes de Wendou en déconstruisant les « raisons » avancées par ses défenseurs. Au total, ce sont plus de 300 personnes déplacées internes de Wendou, dans le district sanitaire de Dori qui ont été touchés par cette campagne de sensibilisation à travers des dialogues communautaires. L’excision est une violation des droits humains et elle engendre des conséquences graves dans la vie de la jeune fille et de la femme. Elle nuit à la santé des filles et des femmes, à leur bien-être, à leur participation à la vie sociale et à leur rendement économique. Les mutilations génitales féminines infligent ainsi des coûts physiques et psychologiques privant les femmes de leur liberté et causent des décès. De plus, la peur provoquée par cette pratique rend les échanges difficiles, limite les choix concernant la santé reproductive et l'autonomie sexuelle ainsi que les perspectives dans la vie des femmes et des filles.

L’intégration des interventions du programme conjoint UNFPA / UNICEF pour l’accélération de l’élimination des MGF à travers le projet « offre de service de santé de la reproduction, de la planification familiale et de la VBG en situation humanitaire » dans les régions du Sahel, du Centre-Nord, du Nord et du Centre-Est. Il vise à mettre en œuvre une l'approche Nexus en vue de répondre aux défis liés à la promotion de l'élimination des MGF dans un contexte sécuritaire et humanitaire difficile et aussi de maintenir les acquis. Sur l'ensemble de quatre régions humanitaires, ce sont au total 1200 personnes déplacées internes qui ont été touchées à travers 156 Discussions et 85 focus group. 

D’énormes efforts ont été engagés par le Gouvernement et ses partenaires comme le Fonds des Nations Unies (UNFPA) pour la population au Burkina Faso pour éliminer la pratique de l’excision au Burkina Faso. Cela permis d’engrangés des acquis considérables. Selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) IV de 2010 et l’Enquête Multisectorielle Continue (EMC) de 2015, la prévalence de l’excision est passé de 75,8% à 67,6% pour les femmes de 15 à 49 ans et de 13,3% à 11,3% pour la tranche d’âge des filles de 0 à 14 ans. Cette tendance à la baisse est confirmée par l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) V de 2021 publiée en 2023 qui donne une prévalence de 56 % en 2021 pour les femmes de 15 à 49 ans et 9% pour la tranche d’âge des filles de 0 à 14 ans. La pratique reste traditionnelle puisque 92% des femmes de 15-49 ans et 97 % des filles de 0-14 ont été excisées par une exciseuse traditionnelle.