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La fistule obstétricale est une lésion liée à l’accouchement. Elle laisse les femmes incontinentes, honteuses d’elles-mêmes et souvent isolées de leur communauté. Mais cette maladie peut bel et bien être traitée et il est possible d’en guérir. C’est le cas d’Alimata qui a souffert de la maladie pendant plus de 2 ans.

 

Elle s’appelle Alimata. Elle est âgée de 30 ans, mariée et mère d’un enfant. Sa vie a basculé lorsqu’elle a contracté la fistule obstétricale suite à un accouchement. « Je souffrais de fuites  urinaires. Je ne pouvais plus retenir mes urines et cela était désagréable comme vous pouvez l’imaginer. Il fallait que je me lave et que je change de tenue plusieurs fois dans la journée pour ne pas sentir mauvais », explique-t-elle.

La maladie a commencé alors qu’elle vivait avec son mari dans un pays voisin. Comme les deux n’arrivaient pas à trouver une solution, le mari l’a ramené au Burkina Faso auprès de ses parents. « Depuis qu’il m’a ramenée ici chez mes parents, mon mari n’est pas venu me voir. Il ne demande pas de mes nouvelles et il a amené notre enfant chez ses parents. Il m’a  abandonné », ajoute Alimata.

C’est dans ce moment de rejet et d’isolement qu’elle a reçu une bonne nouvelle : la maladie dont elle souffre peut être soignée et elle peut retrouver sa dignité. C’est une survivante de fistule qui lui a donné cette information. Elle s’est donc rapprochée des services de la santé des Hauts-Bassins. A la faveur de la campagne de cure de la fistule obstétricale organisée dans la région des Hauts-Bassins, avec l’appui de l’UNFPA Burkina Faso, elle a bénéficié de soins adéquats.  « Aujourd’hui, je me sens très bien. Je n’ai plus de problèmes de fuites urinaires. L’opération s’est bien passée et je suis fière de retrouver ma dignité », a-t-elle témoigné. Elle envisage maintenant son avenir avec plus de sérénité et d’espérance. Elle voudrait désormais se lancer dans des activités génératrices de revenus comme le commerce de pagnes afin de pouvoir subvenir à ses besoins et à ceux de son enfant.

Comme Alimata, ce sont, au total, 23 femmes qui ont bénéficié de cure de fistule obstétricale dans la région des Hauts-Bassins, en marge de la célébration de l’édition 2023 de la journée internationale pour l'élimination de la fistule obstétricale. L’UNFPA a, à cette occasion, renforcé les capacités opérationnelles du centre de prise en charge des cas de fistule obstétricale avec du matériel médico-technique d’une valeur de plus de 54 millions de F CFA.

Le Burkina Faso est engagé depuis 2013 dans la campagne mondiale pour l’élimination de la fistule, avec l’appui de l’UNFPA et ses partenaires. Sous le leadership du Ministère de la santé et de l’hygiène publique, une coalition de Partenaires Techniques et Financiers pour l’élimination de la fistule au Burkina Faso, a été mise en place en 2022. Elle a pour ambition de contribuer à l’élimination de la fistule obstétricale, à travers le financement du dossier d’investissement et avec l’accompagnement de toutes les parties prenantes.