L'UNFPA au chevet des femmes victimes
Dans le cadre de la célébration de la journée internationale de lutte contre la fistule obstétricale ce 23 mai, le Fonds des nations unies pour la population (UNFPA) a rendu une visite aux femmes victimes de fistule obstétricale, au centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) Schiphra à Ouagadougou. L'objectif de cette visite était d'apporter un soutien moral aux femmes victimes et de s'imprègner des réalités de prise en charge de la maladie dans ce centre médical.
La fistule obstétricale est un problème majeur de santé publique qui touche surtout le continent africain. Elle est l'une des causes de morbidité la plus grave de par l'invalidité qu'elle occasionne. On estime à environ 2 millions le nombre de femmes et de filles qui vivent avec la fistule obstétricale et malheureusement plus de 50 000 nouveaux cas sont détectés chaque année. La fistule obstétricale est la blessure la plus sérieuse qui peut se produire lors de l'accouchement. C’est une déchirure qui est provoquée durant l'accouchement, lorsque le travail est long et difficile car le matériel médical n'est pas à disposition. Les victimes de la fistule obstétricale sont des femmes et des filles, généralement pauvres, souvent analphabètes, qui ont un accès limité aux services de santé, notamment aux soins de santé maternelle et procréative. Pourtant, la fistule obstétricale peut être prévenue et, dans la plupart des cas, guérie.
L’UNFPA mène une campagne, dans plus de 50 pays, afin d’éliminer les fistules obstétricales. Et pour apporter plus de visibilité à la lutte contre cette maladie, la communauté internation a choisi depuis 2013 le 23 mai comme journée internationale pour l’élimination de la fistule. L’édition de 2014 a pour thème «Dépister les fistules transformer des vies ». Pour commémorer la journée, l’UNFPA en collaboration avec le Ministère de la santé a organisé une visite aux femmes victimes de fistule obstétricale et opérées au centre médical Schiphra. Au cours de la visite, une présentation a été faite par Dr Zhala Assoumana, chirurgienne, sur les statistiques du centre en matière de prévention, de traitement et la réinsertion sociale des malades vitimes de fistule. Selon les explications du Docteur Zhala, une vingtaine de cas ont été enregistrés en 2012, 167 cas en 2013 et environ 121 cas en 2014. Elle a indiqué que des études préventives sont également menées pour le traitement de la fistule car selon elle «Plusieurs femmes ne connaissent pas la maladie. Elles vivent les effets de la maladie et sont souvent même marginalisées au sein de la société. Et pour cela des campagnes de sensibilisation sont élaborées afin de communiquer autour de la question ».Le CMA Schiphra, créé en 1958, est une structure sanitaire à vocation sociale qui a commencé à prendre en charge les femmes atteintes de fistules en 2012. Et depuis lors, ce sont plus de 300 femmes qui ont été opérées avec un taux de succès de 92%.
Après la présentation, la délégation s’est rendue au chevet des femmes opérées de fistules et celles qui sont en attente d’être opérées. Pour Dr Olga Sankara, Représentatnte adjointe de l’UNFPA, la fistule est une maladie très invalidante qui conduit à l’isolement et à l’exclusion sociale. Pour elle, « Donner la possibilité à ces femmes de guérir, c’est restituer les droits de ces femmes à une santé sexuelle et reproductive » a-t-elle déclaré avant d’ajouter qu’il est nécessaire d’aller au fond des villages pour rechercher les femmes victimes de fistule afin de les dépister et les opérer.
Fidélia Bohissou/Hounnou Unité de communication – UNFPA Burkina Faso