Vous êtes ici

A Dondolo, un village situé à la périphérie de la ville de Kaya, dans la région du Centre-Nord du Burkina Faso, des adolescent-e-s, des jeunes et des parents discutent régulièrement des questions liées à la promotion des normes sociales en faveur des filles et des femmes. Ce cadre d’échange, dénommé « espace de dialogue », regroupe hommes-femmes ou parents-enfants, et crée une discussion autour d’un sujet de sensibilisation sur les droits des filles et des femmes.

Cette stratégie est développée par UNFPA Burkina Faso et mise en œuvre en collaboration avec le ministère du Genre et de la Famille, les coordinations régionales des femmes, les autorités administratives, les services techniques déconcentrés de l’Etat (santé, éducation, jeunesse, sécurité et défense) et les leaders coutumiers et religieux.

En cette matinée du 28 avril 2023, les membres de l’espace de dialogue de Dondolo, réunis sous l’arbre à palabre, abordent un sujet préoccupant aussi bien pour les adolescent-e-s et les jeunes que leurs parents : les grossesses précoces. Les échanges se font sous la houlette de deux facilitateurs appelés « champions ». Les parents désemparés, expriment leur désarroi face au phénomène des grossesses précoces et ses conséquences, notamment la déscolarisation et l’avortement non sécurisé, qui entraine souvent le décès de certaines filles.


Les espaces de dialogue sont mis en place dans les  régions de la zone d'intervention du projet "Santé sexuelle et reproductive des adolescent-e-s et des jeunes au Burkina Faso" 

Si parents et leurs enfants sont unanimes sur les conséquences néfastes des grossesses précoces, il n’en est pas de même quant à leur cause. Alors que certains parents accusent le modernisme et les nouvelles technologies de pervertir leurs progénitures, les adolescent-e-s et jeunes, eux, pointent du doigt l’insuffisance de communication sur la sexualité en famille. « On n’en parle pas assez en famille et quand les enfants se retrouvent seuls ou quand ils vont en ville pour poursuivent les études c’est difficile. Elles sont dans le besoin, elles ne savent comment se protéger », explique Inoussa, 21 ans.

« Le problème est connu, mais comment trouver la solution ?», questionne l’un des facilitateurs. « La solution, c’est ce que nous sommes en train faire c’est-à-dire donner des conseils aux adolescent-e-s et jeunes pour une meilleure gestion de leur sexualité », répond une des mères du groupe.

Pour Alidou, l'un hommes du groupe, les établissements d’enseignement secondaire et les parents doivent travailler ensemble afin mettre fin aux grossesses précoces. « La sensibilisation doit se faire à deux niveaux : à l’école et à la maison. Il est de la responsabilité des parents d’apprendre à leurs enfants à adopter des comportements responsables. Mais l’école aussi doit jouer sa partition en sensibilisation les adolescent-e-s et les jeunes sur la santé sexuelle et reproductive », a-t-il soutenu.

 

Les espaces de dialogue servent de cadres d’échanges et de sensibilisation au sein des communautés pour la promotion des normes sociales favorables aux droits des femmes et des filles. Pour Abiba, 15 ans, ces espaces de dialogue sont importants. « Ces cadres d’échanges nous aident beaucoup. Nous recevons de conseils qui aident beaucoup dans la vie. Comme vous l’avez suivi, aujourd’hui on a parlé de grossesse non désirée. A mon tour, je partagerai les conseils que j’ai reçus à mes camarades pour qu’elles en bénéficient aussi », a-t-elle déclaré.

Les activités des réseaux de champions, ont permis en 2022, de sensibiliser 3 000 membres des espaces de dialogue sur la santé sexuelle et reproductive des adolescent-e-s et des jeunes, les violences basées sur le genre, le mariage d’enfants et les mutilations génitales féminines (FGM).

 


En 2022, 3 000 membres des espaces de dialogue ont été sensibilisés sur la santé sexuelle et reproductive des adolescent-e-s et des jeunes, les violences basées sur le genre, le mariage d’enfants et les mutilations génitales féminines (FGM).

Les cadres d’échanges sont mis en œuvre dans le cadre du projet « Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescent(e) s et Jeunes au Burkina Faso », financé par le Royaume des Pays-Bas. Cette stratégie développée par UNFPA est mise en œuvre en collaboration avec le Ministère du Genre et de la Famille, les coordinations régionales des femmes et les autorités administratives locales, les services techniques des ministères de la santé, de l’éducation nationale, de la jeunesse, de la sécurité et de la défense, les leaders coutumiers et religieux (URCB dans les cinq (05) régions concernées par le projet.