Fatimata, 30 ans est mère de deux enfants. Depuis le début de la maladie à coronavirus, Fatimata hésitait à se rendre au centre de santé à cause des rumeurs qui circulaient sur les modes de transmission. Aujourd’hui au Centre Médical Urbain du secteur 21 à Ouagadougou, elle est venue pour une consultation au service de planification familiale.
« J’ai constaté que les agents de santé sont rigoureux quant au respect des règles d’hygiène avant toute consultation. Cela me rassure. Nous suivons donc les recommandations des agents de santé pour nous protéger et protéger nos enfants », déclare-t-elle.
Pleinement consciente de l’existence de la maladie, Fatimata met en application toutes les mesures barrières contre le coronavirus. Et plus concrètement à son domicile où elle passe la majeure partie de ses journées, un dispositif de lavage des mains existe. Avant tout contact avec son enfant, surtout lorsqu’il s’agit de lui donner le sein, « je me lave les mains, ainsi que les mains de mon enfant et j’évite qu’il soit en contact avec plusieurs personnes », affirme-t-elle.
Quant à Mariam*, elle n’a jamais hésité à se rendre au centre de santé pour des soins. Lorsqu’elle se présente ce matin au centre médical urbain pour sa consultation prénatale, c’est une femme confiante que nous rencontrons. « Nous continuons à recevoir la même qualité de soins qu’auparavant. Les agents de santé sont très regardants et strictes sur le port du masque. Sans masque, pas de consultation !», confie-t-elle avant d’ajuster son cachez nez, au passage d’une sage-femme dans la salle d’attente.
Continuer à offrir des soins de qualité, même en temps de pandémie
Sylvie Conseiga/Zoungrana est sage-femme au Centre Médical Urbain du Secteur 21. Dès l’annonce du premier cas de contamination au Burkina Faso, les agents de santé du centre ont bénéficié d’une formation sur les symptômes, modes de transmission, facteurs favorisants et comment éviter le Covid-19.
« Nous avons dû prendre des précautions efficaces pour nous adapter et continuer à offrir des soins de qualité aux femmes. Pour limiter les risques de transmission et respecter les mesures de distanciation, nous avons limité le nombre de patientes dans la salle d’attente », confie Sylvie.
Le Centre Médical Urbain a pris des mesures afin d’assurer une continuité des soins de qualité dans un contexte de mesures restrictives liée à la pandémie. C’est ainsi que tous les services du centre disposent de dispositifs de lavage de mains et le port du masque est obligatoire par les patients avant toute consultation ou tout contact avec un agent de santé.
Déployer le planning familial partout, malgré la crise sanitaire
Avec la survenue du covid-19, la psychose a engendré au sein de la population une phobie des formations sanitaires. Face à la pandémie, des stratégies d’adaptation sont développées afin d’assurer la continuer de la fourniture de moyens de contraception. Pour atteindre les femmes les plus éloignées des services de planning familial, Marie Stopes Burkina Faso (MS-BF) continue de déployer son réseau de MS Ladies qui sont des sages-femmes/ maïeuticiens qualifié (e)s. Leur particularité : elles sont déployés par cette ONG dans les communautés, notamment dans les zones péri-urbaines pauvres (bidonvilles) ou les villages reculés. Leur mission : fournir des services de planification familiale à long terme, court terme et permanente de haute qualité, faire des sensibilisation sur la Santé Sexuelle et Reproductive, les compétences de vie et le COVID-19.
Malgré ce contexte de pandémie, les MS Ladies multiplient les initiatives afin de permettre aux jeunes et aux femmes d’accéder à la contraception à tout moment. Pour s’adapter donc aux mesures barrières, les entretiens individuels sont privilégiés et les patientes invitées à continuer à fréquenter les centres de santé.
Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour la population est résolument engagé pour permettre aux femmes en âge de procréer celles enceintes et allaitantes de continuer à bénéficier des services de santé de la reproduction, y compris la planification familiale et d’accéder à des accouchements sécurisés.
*Mariam : Nom d’emprunt
Reportage : Pélagie Nabolé
Equipe de rédaction : Pélagie Nabolé, Dr. Nassa Sawadogo, Aoua Zerbo, Désiré Ouédraogo
Photographie : Pélagie Nabolé / Désiré Ouédraogo
