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Mobilisés autour d’activités génératrices de revenus, les membres de l’Association Nateng-Paagba, une association féminine de la région du Centre du Burkina Faso, ont tiré profit d’une formation offerte par l’UNFPA sur la masculinité positive pour donner un nouveau contenu à leurs causeries éducatives.

L’association Nateng-Paagba de Zagtouli est un groupement féminin à la périphérie Ouest de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Elle mène principalement des activités génératrices de revenus et mobilise de l’épargne au profit de ses 151 membres actifs.

« Notre association fabrique du savon, du soumbala que nous revendons. Nous faisons également le séchage des condiments et de certains fruits comme la mangue. Pour la mobilisation de l’épargne, chaque jeudi nous nous retrouvons et chaque membre cotise en fonction de ses capacités. Les fonds collectés sont déposés dans une institution de microfinance et en fin d’année, chaque membre entre en possession de son épargne pour la mise en œuvre de ses activités », détaille Salimata Ouédraogo , présidente de l’association.

Les réunions hebdomadaires de l’association sont également des occasions de sensibiliser les membres à diverses thématiques touchant la vie de la femme. Sur ce volet des activités, l’association se veut surtout un cadre de socialisation secondaire de jeunes femmes auprès de leurs aînées.

« Je suis infirmière à la retraite. J’ai travaillé pendant 30 ans. Mes connaissances et expériences me permettent de conseiller les jeunes sœurs sur des thématiques en lien avec l’hygiène corporelle, la contraception, la cohésion et l’entente au sein du couple », explique la secrétaire générale de l’association, Mme Ouédraogo Martine, du haut de ses 65 ans.

Ces actions de sensibilisation ont valu à l’Association Nateng-paagba d’être identifiée pour faire partie du réseau des clubs des masculinités positives de la région du Centre. Trois membres de l’association ont ainsi bénéficié d’une session de renforcement des capacités sur la masculinité positive, organisée par l’UNFPA Burkina les 23 et 24 juin 2022.

« Après avoir pris part à la formation, nous avons profité de nos réunions hebdomadaires qui se tiennent chaque jeudi pour restituer les connaissances apprises à l’ensemble de l’association » confie Sawadogo Sakinatou, l’une des représentantes du groupement à la formation. La formation a surtout permis à l’association d’élargir son champ de sensibilisation.

C’est ce qu’atteste la secrétaire générale de l’association : « C’est vrai que nous avions l’habitude de conseiller nos membres sur la gestion des conflits conjugaux. Mais cette formation organisée par l’UNFPA et ses partenaires et à laquelle nous avons participé nous permet désormais d’aborder les rôles, les droits et devoirs des hommes et des femmes dans la vie de couple et dans la société. Et c’est ce que nous faisons. Nous avons d’ailleurs l’appui du chef traditionnel de Zagtouli à qui nous faisons recours quand nous n’arrivons pas à trouver des solutions à notre niveau ».


Mme Ouédraogo partage ses expériences
de 40 ans de vie commune avec ses jeunes soeurs

Les actions de promotion des masculinité positives sont organisés dans la région du Centre du Burkina Faso dans le cadre du projet de renforcement des droits et de la santé sexuels et reproductifs, y compris la contraception / planification familiale et la violence basée sur le genre, des femmes et des jeunes dans le contexte de la Covid-19 au Burkina Faso. Ce projet est financé par le Gouvernement du Canada à hauteur de 5 millions de dollars de canadien et est mis en œuvre dans 8 huit régions du Burkina.

 

En 2021, 12 réseaux des masculinités positives ont été mis en place dans les zones d’intervention du projet. 90 membres de ces réseaux ont été formés sur cette approche et 246 hommes et jeunes garçons sensibilisés aux normes sociales favorables à la santé de la reproduction et à la prévention des violences basées sur le genre.