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Du haut de ses 40 ans de carrière musicale, Kisito Koinbré est un artiste musicien engagé, habitué des grands combats pour les droits humains au Burkina Faso. Profondement engagé sur la question des droits humains, il a décidé de  s’attaquer aux violences basées sur le genre et les pratiques traditionnelles néfastes, notamment les mutilations génitales féminines et le mariage d’enfants. Pour impulser un changement favorable à l’abandon de ces pratiques néfastes, l’artiste se présente lui-même comme un médiateur au sein de sa communauté : « Je vis au sein des communautés et ma musique a toujours été une musique de sensibilisation si bien que les populations trouve désormais en moi une oreille attentive à leurs problèmes. Parfois ce sont les victimes qui m’approchent lors de mes tournées pour partager les difficultés qu’elles vivent et sur la base des connaissances que j’aies des problèmes soulevés, j’approche les familles ou les leaders d’opinion pour faire de la médiation », explique l’artiste musicien.

Selon kisito, ce type d’intervention est devenu fréquent tout au long de sa carrière. À de nombreuses reprises, il a donné de sa personne au profit des personnes vulnérables. C’est notamment le cas pour les femmes victimes de mutilations génitales féminines ou des femmes accusées de sorcellerie.

 

Défenseur de la cause des femmes et des jeunes filles

Homme du peuple et médiateur, Kisito Koinbré devient au fil de son engagement le défenseur des personnes en situation de vulnérabilité. « En faisant les médiations, je me rends compte que ce sont toujours les personnes âgées et vulnérables, sans soutien, qui subissent le plus de violences», révèle l’artiste avant de poursuivre, « ce constat m’a poussé à m’engager davantage à leurs côtés en dénonçant ces abus dans mes créations musicales ».

La force de l’artiste réside surtout dans sa capacité à mobiliser les communautés, à leur parler dans leur langue maternelle, en l’occurrence le mooré (langue de la Région du Plateau Central), et à s’adresser aux leaders d’opinion, notamment les chefs traditionnels et réligieux

En 1994, l'artiste crée "l'Association socio-culturelle et artistique Kisito Koinbré". Aujourd’hui, cette organisation compte plusieurs musiciens et danseurs traditionnels et une troupe de théâtre. Désormais, les campagnes de sensibilisation allient animation musicale, représentation théâtrale et forum de discussions avec les populations.

Membre fondateur de l’Association des communicateurs traditionnels du Burkina Faso, Kisito Koinbré participe en 2019 à Nairobi à la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD 25), avec l'appui du bureau pays de l’UNFPA.

Pour l’artiste musicien traditionnel, cet engagement associatif est une opportunité de transmettre sa passion aux jeunes générations. A cette cible, son message sur les violences basées sur le genre est sans équivoque : « Les jeunes filles comme garçons doivent dénoncer immédiatement les cas de mutilations génitales féminines et de mariage d’enfants dont ils seraient témoins et il y a plusieurs canaux pour le faire : les services de l’Action sociale, les forces de l’ordre, les conseillers villageois de développement, etc. ».

 

La campagne “Kisito Koinbré Tour” contre les VBG au Burkina Faso

Cet engagement de l’artiste et son implication sur le terrain auprès des populations vulnérables a permis à l’association Kisito Koinbré de bénéficier du soutien de l’UNFPA au Burkina Faso. A cet effet, l'Agence a financé, en février 2022, une caravane de sensibilisation mise en œuvre dans le cadre du programme conjoint pour l’élimination des MGF au Burkina Faso. Cette campagne a permis de toucher 7 660 personnes dans dix localités des régions du Centre-Ouest et du Nord.

Au Burkina Faso, grâce aux interventions de l’UNFPA, ce sont 587 filles qui ont été sauvées du mariage d’enfants en 2021.

330 villages se sont engagés contre les Mutilations Génitales Féminines (MGF) et le Mariage d’enfants à travers des déclarations publiques d’abandon de ces pratiques néfastes.

 


L'artiste en pleine prestation lors d'une caravane de sensibilisation soutenue par UNFPA Burkina Faso