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Auprès des femmes et des filles déplacées internes du Centre nord pour lutter contre les violences basées sur le genre (VBG)

Auprès des femmes et des filles déplacées internes du Centre nord pour lutter contre les violences basées sur le genre (VBG)

News

Auprès des femmes et des filles déplacées internes du Centre nord pour lutter contre les violences basées sur le genre (VBG)

calendar_today 15 Juin 2020

les femmes conscientes de leur vulnérabilité et des risques qu’elles encourent au quotidien en tant que femme, partagent leurs expériences en ce qui concerne les mesures de mitigation des risques aux VBG qu’elles appliquent afin de se mettre à l’abri des agressions et violences sexuelles auxquelles elles sont confrontées au quotidien.

La crise humanitaire sans précédent que traverse la région du Centre-Nord  depuis plus d’une année, a occasionné des déplacements massifs de populations. Contraintes à la fuite pour leur survie, ces populations ont tout laissé derrière elles. La réduction de l’espace humanitaire accentue la précarité de la situation, car elle impacte directement l’action des acteurs humanitaires. Selon les chiffres du CONASUR, à la date du 22 avril, 83% des personnes déplacées internes sont des femmes et des enfants.

Des femmes vulnérables

Ces femmes sont pour la plupart devenues par la force des choses, des chefs de famille, chargées par conséquent de subvenir aux besoins vitaux de la famille. Elles sont donc contraintes de s’aventurer en brousse sur des kilomètres pour les corvées d’eau, la recherche du bois de chauffe et de l’herbe pour les animaux qui sont destinés à la revente pour satisfaire leurs besoins en Articles Ménagers Essentiels (AME/NFI). Lors de ces déplacements, les femmes sont livrées à elles-mêmes, vulnérables, elles sont souvent victimes de violences. En effet, la majeure partie des cas de violences basées sur le genre déclarées ont été commises lors de ce type de déplacement.  Selon les données du sous- cluster VBG, 112 cas de VBG ont été rapportés  dans la Région du Centre- Nord  depuis janvier 2020, dont 24 cas de violences sexuelles.

Barsalogho - l’équipe humanitaire de UNFPA donne la parole aux femmes pour des solutions et de moyens adaptés de mitigation des risques face au VBG.

Aïssatou* et Sarata* en ont fait la traumatisante expérience : « Nous sommes allées, ma coépouse et moi faire la lessive, chercher du foin et remplir des bidons d’eau. Sur le chemin du retour à la tombée de la nuit, nous avons rencontré un homme à vélo qui portait un bidon et une machette. Il nous a ordonné de nous arrêter, puis Il s'est approché. Il souhaitait avoir des rapports sexuels avec ma coépouse qui est la plus jeune de nous deux, il nous a menacé de mort.  Lorsqu’il a levé la machette sur elle, je l’ai attrapé. Ma coépouse m'a aidé à la lui retirer. Nous avons alors repris la route. Il nous a suivi pour la récupérer jusqu’à l'entrée de Barsalogho où je la lui ai remise … ensuite il est parti.»

Ces cas de tentatives de violences sexuelles et de viols notamment sont fréquents et interpellent les acteurs humanitaires sur l’urgence de mettre en place des mécanismes efficaces de protection des femmes et des filles.  C’est dans cette optique et dans sa vison de n’exclure personne, l’UNFPA  intensifie ses actions de prévention, et de réponse à la VBG dans ce contexte de crise en droite ligne de son résultat transformateur sur cette problématique à savoir : « Zéro violences basées sur le genre et aux pratiques néfastes ». Dans la commune de Barsalogho, l’UNFPA a opté de donner la parole aux femmes et de leur permettre de contribuer à la recherche de solutions et de moyens adaptés de mitigation des risques lors des déplacements.

Des solutions pour garantir la sécurité des femmes et des filles.

Lors de ces rencontres d’échanges participatifs animées par l’équipe humanitaire de l’UNFPA, les femmes conscientes de leur vulnérabilité et des risques qu’elles encourent au quotidien en tant que femme, partagent leurs expériences en ce qui concerne les mesures de mitigation des risques aux VBG qu’elles appliquent afin de se mettre à l’abri des agressions et violences sexuelles auxquelles elles sont confrontées au quotidien.

 «  Nous étions allées très tôt chercher de l'eau. Nous étions une dizaine de femmes, et à notre retour nous avons rencontré des hommes armés à motos. Ces derniers ont entamé des échanges avec l’une d’entre nous, et nous avons voulu en être témoins. Mais ils ont tenté de nous dispersés sous la menace. Malgré cela nous avons tenu à rester ensemble, ce qui les a dissuadés de poser un quelconque acte. Impuissants, ils nous ont menacés, nous interdisant à l’avenir l’accès au lieu. Aucune d'entre nous n'a été violée. Ils avaient dit vouloir nous amener au Mali... Mais ils nous ont laissé partir après. », se confira Mouniratou*.

 

*nom d'emprunt


Rédaction : Désiré OUEDRAOGO

Photographies et données :  Awa Nébié