Du 1er au 5 juin, s'est tenu à Prague, en République Tchèque, le 30ème congrès triennal de la Confédération internationale des Sages-femmes. Lors de ce haut sommet réunissant les sages-femmes du monde entier, l'UNFPA et ses partenaires ont procédé au lancement du « Rapport mondial sur l'état de la pratique de la sage-femme dans le monde 2014 ». Ce rapport met en exergue le manque de sages-femmes dans les pays à faible et moyen revenu et souligne les progrès accomplis depuis le rapport inaugural de 2011.
Le respect du droit de la femme à la santé passe par l'octroi de soins en santé maternelle de qualité. Investir dans la pratique de la sage-femme permet à chaque femme de bénéficier de son droit de recevoir les meilleurs soins possibles durant sa grossesse et son accouchement. Ces soins étant assurés par des sages-femmes, il importe que la pratique de leur métier soit de près suivie par les décideurs du monde afin de l'améliorer sur divers plans. En effet, dans les pays à faible ou moyen revenu, le manque de soins prodigués par des sages-femmes compétentes font que chaque année environ 350 000 femmes meurent durant leur grossesse ou leur accouchement, 2 millions de nouveau-nés meurent dans les premières 24 heures de leur existence et 2,6 millions de bébés sont morts nés. Au regard de ces chiffres alarmant, il est plus que nécessaire que des décisions et des mesures soient prises pour doter les pays pauvres de sages- femmes de qualité et en nombre suffisant.
C'est dans cette optique que l'UNFPA en collaboration avec une trentaine d'institutions et d'organismes, une centaine de personnes travaillant aux niveaux territorial, national, régional et mondial, a coordonné la publication du « Rapport sur l'état de la pratique de la sage-femme dans le monde» dont la première édition a été publiée en 2011.
«Que contient le rapport mondial de l'état de la pratique de la sage-femme 2014 ? »
Le rapport sur « Etat de la pratique de la sage-femme dans le monde 2014 : sur la voie de l'universalité et de la couverture efficace » présente un ensemble de connaissances susceptibles d'accélérer l'organisation de services de maternité de qualité à l'intention des mères et des nouveau-nés jusqu'en 2030. L'utilisation de ce rapport dans les sphères décisionnelles va contribuer à la fois au renforcement des effectifs des sages-femmes dans le monde et à la planification des programmes qui visent à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement relatifs à la santé de la mère et de l'enfant.
Il a pour objectif de fournir, sur la situation des sages-femmes dans le monde en 2014, des données factuelles qui appuieront le dialogue politique entre les instances gouvernementales et leurs partenaires, permettront d'accélérer les progrès sur la voie de la réalisation des OMD relatifs à la santé, et mettront en évidence les développements survenus au cours des trois années écoulées depuis la publication du rapport sur L'Etat de la pratique de sage-femme dans le monde de 2011. Le rapport exhorte les pays à investir dans l'éducation et la formation des sages-femmes afin de contribuer à fermer les écarts frappants qui existent actuellement. Des investissements dans l'éducation et la formation des sages-femmes conformément aux normes internationales convenues peuvent générer - comme le montre une étude menée au Bangladesh - un rendement de 1,600% sur l'investissement. «Les sages-femmes font d'énormes contributions à la santé des mères et des nouveau-nés ainsi qu'au bien- être de communautés entières. L'accès à des soins de santé de haute qualité est un droit humain fondamental. Un investissement accru dans la pratique de sage-femme constitue le moyen capital de faire de ce droit une réalité pour les femmes partout dans le monde», a déclaré le Dr. Babatunde Osotimehin, Directeur Exécutif de l'UNFPA.
« Le Burkina Faso a procédé au lancement national du rapport »
De 228 pages, le document est scindé en 4 chapitres et contient : l'état actuel de la pratique de la sage-femme, les prévisions de la pratique de la sage-femme en 2030 et le profil des pays ayant participé à son élaboration. Il est riche d'informations et d'enseignements. Le rapport de 2014 inclut des recommandations conçues pour combler ces lacunes et faire en sorte que toutes les femmes aient accès aux services de santé sexuelle, maternelle et néonatale. Ces recommandations portent notamment sur des questions telles que la délivrance de soins préventifs et d'entretien par une équipe de sages-femmes, l'accès immédiat aux services d'urgence en cas de besoin, et l'achèvement des études post-secondaires. Dans une perspective plus large, les femmes doivent retarder l'âge du mariage, avoir accès à une nourriture saine et recevoir quatre visites de soins prénatals. Le gouvernement burkinabé en collaboration avec le bureau pays de l'UNFPA a procédé au lancement national dudit rapport le 11 septembre 2014 à l'Hôtel Azalaï en présence des experts et acteurs de la question. La publication du rapport au Burkina va contribuer à soutenir les efforts des autorités pour améliorer la santé de la mère et de l'enfant, et promouvoir la pratique de la sage-femme en lui ouvrant de nouvelles perspectives.
Quelques données extraites du rapport
- Chaque jour, 35 000 femmes environ font une complication de l'accouchement et 900 d'entre elles risquent d'en mourir.
- Les sages-femmes jouent un rôle essentiel en dépistant l'infection par le VIH chez la femme enceinte et en empêchant la transmission du virus de la mère à l'enfant.
- Chaque année, les complications de la grossesse ou de l'accouchement rendent durablement malades ou invalides entre 10 et 15 millions de femmes
- Chaque année, ce sont jusqu'à 3,6 millions de décès maternels, fœtaux et néonatals qui pourraient être évités.
- Pour réduire la mortalité et la morbidité, il est essentiel de disposer d'une information précise sur les effectifs de sages-femmes en exercice qui pratiquent les accouchements et sur la qualité des soins ainsi dispenses.
- 73 pays (ceux concernés par l'élaboration du rapport) supportent : 96% du fardeau mondial de la mortalité maternelle ; 93% du fardeau mondial de la mortalité néonatale. Il y survient 78% des naissances annuelles dans le monde alors qu'ils ne disposent que de 42% des effectifs mondiaux de sages-femmes pour 967 000 grossesses par an.
Bénédicte Toé/ Unité de communication UNFPA Burkina
Pour consulter le rapport 2014 cliquer ICI