350 000 sages-femmes supplémentaires pour tenir le pari de la couverture sanitaire universelle des soins de maternité
Le Burkina Faso, à l'instar de la communauté internationale depuis 1996, a commémoré ce dimanche 05 mai 2013, la journée internationale de la sage-femme. La ville de Boussé, chef lieu de la province du Kourwéogo dans la Région du Plateau Central, a abrité les activités commémoratives de cette journée qui a été placée sous le thème « Le monde a besoin de sages-femmes aujourd'hui plus que jamais ».
Avec le soutien technique et financier du Fonds des Nations-unies pour la Population (UNFPA), l'Association burkinabè des sages-femmes et maïeuticiens (ABSF/M), en collaboration avec le Ministère de la santé, a marqué cette journée internationale des sages-femmes par une série d'activités qui se sont déroulées du 3 au 5 mai 2013. Cette célébration répond à une volonté de promouvoir un cadre de concertation et d'échanges sur les expériences pratiques afin de renforcer les compétences des sages-femmes et maïeuticiens. C'est également, pour ces professionnels de la santé, une opportunité de mieux valoriser leur profession et d'attirer l'attention du monde sur le rôle fondamental de la sage-femme.
Les 3 et 4 mai ont ainsi été consacrés à des ateliers d'échanges sur le rôle des hommes dans la santé de la reproduction, à la sensibilisation des élèves des lycées et collèges sur les grossesses non désirées et à des séances gratuites de prestations de planification familiale. Au cours de ces deux premiers jours, 328 élèves ont été sensibilisés sur les grossesses non désirées et 229 femmes ont été gratuitement dépistées du cancer du col de l'utérus et des seins dont six référées. Les prestations gratuites de planification familiale ont permis de sensibiliser 227 personnes sur la santé de la reproduction et de mettre sous contraception 50 personnes.
Quant au 5 mai, il a été marqué par la cérémonie officielle de commémoration qui a été suivie par une conférence sur le rôle de la sage-femme et des communications sur les meilleures pratiques en Soins obstétricaux et néonataux d'urgence/Planification Familiale (SONU/PF).
L'importance de ce métier dans la réduction de la mortalité maternelle et infantile
La cérémonie commémorative officielle a connu la présence des autorités de la province du Kourwéogo, des responsables du Ministère de la santé, de l'UNFPA et des sages-femmes et maïeuticiens venus des quatre coins du Burkina. Entre discours des officiels, sketch sur la planification familiale et déclaration conjointe, un message essentiel a été livré au public : les sages-femmes ont un rôle clé à jouer dans la réduction de la mortalité maternelle et infantile. Une évidence relevée à l'unanimité par toutes les interventions dans un contexte où plus de 287 000 femmes et plus de 3 millions de nouveaux-nés meurent chaque année à travers le monde suite à des complications évitables pendant la grossesse et l'accouchement. Et pourtant, 60% des décès maternels seraient évitables grâce à des travailleurs de la santé qualifiés parmi lesquels les sages-femmes et les maïeuticiens. Ils sont, en effet, fortement impliqués dans les soins pendant les urgences obstétricales, la sensibilisation de la communauté des travailleurs de la santé et la promotion de l'accès universel à la planification familiale. Grâce au travail des sages-femmes et maïeuticiens, on estime à 87 millions le nombre de grossesses non désirées aux conséquences désastreuses sur la santé maternelle et infantile pouvant être évitées. Dans ce contexte, renforcer la profession de sage-femme s'avère incontournable en améliorant les conditions de travail de ces professionnels de la santé. Mais, au-delà des sages-femmes et maïeuticiens, c'est la santé maternelle et infantile, déjà confrontée à l'inaccessibilité aux services de santé, qui paye un lourd tribut. On estime à 350 000 le nombre de sages-femmes supplémentaires qu'il faudrait pour assurer une couverture sanitaire universelle des soins de maternité. Pour un monde qui a plus que jamais besoin des sages-femmes, relever un tel défi apparaît comme un strict minimum.
Ousmane Diallo, équipe communication de l'UNFPA - Burkina Faso