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Présente au Burkina Faso dans le cadre de la mission Conjointe des Directeurs des Urgences (OCHA, HCDH et UNFPA) organisée par l'IASC (Inter-Agency Standing Committee), Shoko ARAKAKI, Directrice du Bureau Humanitaire du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA)  à Genève effectue une visite terrain ce 20 janvier dans la région du Centre-Nord afin de s’enquérir de la réalité de la situation de la crise humanitaire.


Shoko Arakaki, Directrice du Bureau humanitaire de l’UNFPA & Auguste Kpogon, Représentant Résidant de UNFPA au Burkina Faso

C’est accompagné de Auguste Kpognon, le Représentant Résidant du Fonds des Nations Unies pour la population au Burkina Faso, et de son équipe que Shoko ARAKAKI s’est rendue d’abord à Kaya, département situé à 105km de Ouagadougou, la capitale. Sur place, elle est reçue par l’équipe du Bureau pays de l’UNFPA installée à Kaya. Lors d’une séance de travail avec l’équipe, Ils échangent sur les méthodes de collecte des données sensibles sur les violences basées sur le genre au regard de la situation de crise humanitaire qui affecte la région. En effet, depuis le 28 Août 2019, l’équipe de Kaya assure la mise en œuvre d’un projet développé pour assurer l’accès aux femmes et aux filles, victimes d’attaques terroristes et de conflits communautaires, aux services de Santé de la Reproduction, la prévention et la prise en charge adéquate des survivantes de Violences Basées sur le Genre.


En compagnie de l'équipe du bureau pays basée à Kaya

Avant de se rendre auprès des personnes déplacées, la délégation rencontre les autorités administratives locales pour mieux s’imprégner de  la situation sur le terrain et évaluer les besoins. Elle est reçue par Dr Irénée Wangrawa, directeur régional de la santé du Centre-Nord qui remercie chaleureusement la délégation pour sa visite. Le Directeur tiendra à rappeler la bonne collaboration et la disponibilité de UNFPA à accompagner à tout moment les actions menées pour soulager les personnes déplacées.

«C’est une visite qui nous honore car la directrice vient toucher du doigt la réalité du terrain, la situation réelle de la crise humanitaire. L’UNFPA a apporté énormément de soutien à travers les formations dispensées aux prestataires et l’installation des maternités préfabriquées à Foubé et à Barsalogho » dira-t-il.

 

En effet la région du Centre-Nord bénéficie depuis le début de la crise humanitaire d’une assistance du Fonds des Nations Unies pour la population pour mieux répondre aux besoins urgents des populations. Il s’agit en autre de :

  • La formation des acteurs de la santé de la région sur le Dispositif Minimum d’Urgence (DMU) ;
  • La formation des relais communautaires sur la prévention et la prise en charge des cas de violences basées sur le genre (VBG) ;
  • La distribution des kits de dignités et de Santé de la Reproduction (SR) au profit des femmes déplacées ;
  • La formation des accoucheuses villageoises (AV) et la mise à disposition de kits d’accouchements hygiéniques
  • La mise en place de tentes au profit des Personnes Déplacées Internes de Barsalogho ;
  • L’installation de deux (02) maternités préfabriquées à Barsalogho et à Foube

 


La Directrice du Bureau humanitaire de l’UNFPA en séance de travail avec le Directeur Régional de la Santé

Sous un soleil de plomb, le cap est mis sur Barsalogho. La commune de Barsalogho, située à 150 km au nord de Ouagadougou, a vu l'installation d'un camp de personnes déplacées, qui ne cesse de s'étendre.

Une fois au district Sanitaire de Barsalogho l’équipe UNFPA visite le Bloc opératoire et échange avec les sages-femmes de la maternité afin d’identifier leur besoins les plus urgents afin d’offrir un service de qualité aux patients (es). La délégation découvre également les membres du réseau des relais communautaires de Barsalogho mobilisés pour l’occasion. Ce réseau communautaire est mise en place dans le but d’intensifier les activités de sensibilisation et d’identification des victimes de Violences Basées sur le Genre pour leur prise en charge immédiate et adéquate. Ces relais communautaires, constitués de 86% de femmes sont pour la plupart des Personnes Déplacées Internes et vivent au sein de leur communauté. « Notre travail permet de sensibiliser les populations sur les mariages précoces. Grâce à nos actions sur le terrain, la population sait désormais que le viol est condamné par la loi, ce qui a réduit le nombre de cas de viol déclarés dans la localité.», s’explique KORGO Alimata, membre du réseau des relais communautaires.

 

En début d’après-midi, la délégation arrive sur le camp des déplacées internes de Barsalogho. Le silence règne en maitre. Le temps semble figé. Un vent sec et strident souffle, emportant avec lui quelques objets volatils. Shoko ARAKAKI rencontre pour la première fois les personnes déplacées interne du Burkina Faso. Elle visite le dispensaire et la maternité préfabriquée installée avec l’appui de UNFPA pour faciliter l'accès aux soins et aux services de santé pour les populations du camp et des alentours.

Sous les tentes, les déplacés s’occupent comme ils peuvent. Curieux et intrigués par cette visite, ils viennent à la rencontre de l’équipe. Dr Irénée Wangrawa, directeur régional de la santé du Centre-Nord établit le contact. Les fronts se déplient, les langues se délient. Les échangent vont bon train et les doléances fusent de partout.

Dicko Ousmane prend la parole et s’exprime au nom des personnes du camp :

« Nous sommes contents de votre visite. Comme vous le voyez, nous avons fui nos habitations et nous avons tout laissé derrière nous. Nous avons besoin d’aide pour retrouver notre dignité, d’aide pour mener des activités génératrices de revenu ».

Shoko ARAKAKI prend bonne note des besoins des populations. La visite tire à sa fin. Après une matinée enrichissante, elle donne enfin son avis. Pour elle est primordiale de travailler avec le bureau pays afin d’améliorer la situation et rendre leur dignité aux personnes déplacées.

 

Rappel de la situation humanitaire au Burkina Faso

 

Textes & Photographies : Pélagie Nabolé