Vous êtes ici

La journée internationale de la femme a été célébrée ce dimanche 8 mars 2015 à Ouagadougou, sous l’égide du ministère de la promotion de la femme et du genre, en présence de nombreuses personnalités dont l’épouse du Président du Faso. A travers discours, décorationet défilés, les personnalités présentes ont réitéré leur engagement pour unemeilleure prise en compte des femmes dans les politiques de formationprofessionnelle et d’accès à l’emploi au Burkina Faso

Dr Edwige ADEKAMBI, Représentante Résidente de l'UNFPA

 

Vingtans après le sommet de Beijing, la situation de la femme dans de nombreux paysreste encore une source de préoccupations. Les nombreuses inégalités demeurentmalgré leur contribution aux ménages et à l’économie nationale. Selonl’annuaire statistique du Ministère de la jeunesse, de l’emploi et de laformation professionnelle, les femmesoccupent 63% des activités de production en général et contribue à plus de 60%au PIB national. Cependant, , entre 2012 et 2013, par exemple, l’effectif deshommes inscrits aux centres de formation de l’agence nationale de promotion del’emploi est de 19,13% contre 13,92% pour les femmes. Quant à l’accès àl’emploi, les chiffres sont également interpellateurs.

Selon toujours l’annuaire du Ministère de la jeunesse, en 2009, par exemple, la proportion desfemmes salariées dans le secteur non agricole était estimée à 47,4% etseulement 8,8% des entreprises créées au Burkina appartenaient aux femmes.

 

Cesdisparités et inégalités ont été ainsi dénoncées par les nombreux intervenantsau cours de la cérémonie. La représentante Résidente de l’UNFPA au Burkina Faso, Dr Edwige Adekambi révélera que « selon étude menée en 2012 parl’Institut National de la Statistique et de la Démographie, environ 3 millionsde femmes ne disposent pas d’actes de naissance, et 50,8% des femmes nepossèdent pas la Carte Nationale d’Identité Burkinabè, contre seulement 20% d’hommes»et insistera que « Cette situationdoit changer car elle hypothèque l’accès des femmes aux services administratifset financiers ». Elle s’insurgera également contre les violencesbasées sur le genre avec véhémence car « Malgré lestextes de lois votées et adoptées, malgré les avancées enregistrées au niveaude l’éducation des filles et des femmes au Burkina, les perspectives depromotion sociale et d’égalité restent encore un défi. Les femmes et les fillesdu Faso continuent de payer un lourd tribut aux violences basées sur le genre.Ce n’est pas acceptable qu’une fille sur deux soient mariées au Burkina avantl’âge de 18 ans. Ce n’est pas acceptableque près de 58% des filles de 15 á 19 ans subissent les mutilations génitalesféminines. Ce n’est pas acceptable que la femme burkinabè continue de mourir en donnant la vie ».

Ce cri de cœur de DrEdwige Adekambi, lancé au nom du fonds commun genre a également été repris parle parrain de la cérémonie et le Ministre de la Promotion de la femme et dugenre qui ont tous dénoncé cette iniquité humaine. La première Dame s’inscriradans la même dynamique en invitant tout un chacun, à l’échelle individuelle etcollective à œuvrer pour un meilleur devenir de la femme au Burkina carconclura-t-elle « c’est toute la nation qui gagne ».

 

Clément BIHOUN,Unité de communication UNFPA