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Le Ministère de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale avec l'appui de partenaires techniques et financiers dont l'UNFPA a procédé au lancement de la Campagne de réparation des séquelles de l'excision. C'était le 14 octobre 2014 à Bobo-Dioulasso.

L'excision est l'ablation d'une ou de plusieurs parties de l'organe génital féminin. C'est une atteinte grave aux droits de la femme qui se trouve ainsi violée dans son intégrité physique. Selon le Conseil national de lutte contre la pratique de l'excision (CNLPE), 76% des femmes de 15 à 49 ans (77% en 2003) et seulement 13% des filles de moins de 14 ans étaient excisées en 2010. C'est dire à quel point les femmes burkinabé sont durement touchées par la pratique de l'excision. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime qu'en Afrique, les mutilations génitales féminines menacent environ trois millions de jeunes filles par an. Et toujours selon la même source, entre 100 millions et 140 millions de jeunes filles et de femmes dans le Monde vivent actuellement avec les séquelles de ces mutilations sexuelles. En Afrique, environ 92 millions de jeunes filles âgées de dix ans et plus ont subi cette pratique. Cette mutilation barbare a plusieurs conséquences sur la santé et l'épanouissement des victimes. Parmi ces conséquences il faut noter les hémorragies, les fistules obstétricales, les chéloïdes. Et plus dangereux encore elle peut provoquer la mort de certaine jeunes filles et aussi de certaines femmes au moment de l'accouchement.

Afin de remédier à cette injustice faite à la femme, quelques chirurgiens réparent les séquelles laissées par la mutilation depuis quelques années. En Afrique noire, le Burkina Faso est le pays pionner et reste l'un des seuls en matière de réparation des séquelles de l'excision. De 2009 à 2013, 272 filles et femmes ont bénéficié de la réparation des séquelles de l'excision grâce à l'appui financier du Programme conjoint UNFPA/UNICEF pour l'accélération de l'abandon de la pratique de l'excision au Burkina Faso. Hormis des femmes burkinabè, de nombreuses femmes de la sous-région notamment de la Côte d'Ivoire, du Mali et du Sénégal viennent se faire opérer au Burkina. La réparation des séquelles de l'excision permet à la femme de retrouver son intégrité physique elle se sent plus complète, épanouie et donc dans de meilleures conditions pour assurer son bien-être et celui de sa famille.

C'est dans l'optique de permettre au maximum de femmes victimes de l'excision de profiter de cette intervention chirurgicale que le Ministère de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale a initié une campagne de réparation des séquelles de l'excision. Avec l'appui de l'UNFPA, cette campagne va permettre non seulement de former des agents de santé en technique de réparation, mais aussi de continuer la lutte contre le fléau. Parrain de la cérémonie, le Représentant de l'UNFPA, Dr Mamadou Kanté a réaffirmé la disponibilité de son institution à accompagner le Burkina Faso afin que des actions soient prises pour la promotion et la protection des droits fondamentaux des femmes et des filles.

Bienzi Bénédicte Bama/Toé, Unité de communication, UNFPA.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au premier plan la marraine, Mme Christiane Tiao épouse du Premier Ministre, représentant la première Dame

Les femmes de Bobo-Dioulasso ont accueilli avec joie la nouvelle de la campagne de réparation des séquelles de l'excision.