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Le  Fonds des Nations Unies pour la population, recrute des ONGs & ASSOCIATIONS pour la mise en œuvre des projets dans le cadre de son 8ème Programme de coopération avec le Burkina Faso, 2018-2020.

1-     Contexte et Justification

La population du Burkina Faso était estimée en 2016 à 19 millions d’habitants, avec un taux de croissance démographique de 3,1 % par an. Au cours des dix dernières années, le pays a enregistré un taux de croissance annuelle d’environ 5 % en moyenne. L’incidence de la pauvreté est passée de 46,7 % en 2009 à 40,1 % en 2014. Le ratio de dépendance économique atteignait 140 % en 2009, soit au moins 68 % de la population. En 2016, le taux de chômage des jeunes s’élevait à 34,5 % chez les diplômés de l’enseignement supérieur, et à 17,2 % chez ceux ayant suivi un enseignement secondaire. Si la tendance démographique actuelle se poursuit, des investissements supplémentaires en faveur du développement seront nécessaires afin de réduire la pauvreté.

Le Burkina Faso pourrait connaitre une hausse de la demande de services de planification familiale. En 2016, 93,9 % des points de prestation de services proposaient cinq contraceptifs modernes. Le taux de prévalence de la contraception est passé de 16,2 % en 2010 à 24 % en 2015 ; il s’élève à 11,1 % dans la région du Sahel et à 46,3 % dans le centre du pays. On estime que les besoins non satisfaits s’élèvent à 19 % chez les femmes mariées, compte tenu des perceptions socioculturelles et des idées fausses concernant les méthodes de contraception modernes et leurs effets secondaires potentiels. L’indice synthétique de fécondité total est passé de 6,9 enfants par femme en 1993 à 5,4 en 2015.

Malgré un environnement propice à l’autonomisation des femmes, les coutumes sociales sont plus favorables aux hommes qu’aux femmes, et le Burkina Faso a été classé 123e sur 144 pays dans l’Indice mondial de l’écart entre les sexes. Le profil du dividende démographique de 2014 révèle que chez les jeunes, la dépendance varie en fonction du sexe : elle se poursuit jusqu’à l’âge de 35 ans pour les femmes, contre 22 ans pour les hommes. La prévalence des mutilations génitales féminines chez les filles âgées de 0 à 14 ans est passée de 13 % à 11,3 % entre 2010 et 2015. On observe toutefois des disparités dans les régions situées le long de la frontière malienne : Hauts-Bassins (22,5 %), Boucle du Mouhoun (25,3 %) et Cascades (27,4 %). En 2015, 23,3 % des filles âgées de 15 à 19 ans étaient mariées : 40,5 % dans la région du Sahel et 37,6 % dans la région de l’Est. L’abandon scolaire touche deux fois plus les filles que les garçons. 

Le septième programme de pays a contribué à améliorer la qualité de vie de la population grâce à la mise en œuvre d’innovations à fort impact. L’UNFPA a pleinement soutenu des interventions de promotion des services de planification familiale qui ont contribué à toucher 452 836 nouvelles utilisatrices. Aussi, ce sont au total 617 villages qui ont déclaré avoir abandonné les mutilations génitales féminines et le mariage d’enfants. Quatre-vingt-trois filles âgées de 10 à 14 ans ont été sauvées d’un mariage précoce. La composante « compétences de la vie courante » du programme a bénéficié à 2 500 adolescentes, ce qui a contribué à la prévention des mariages d’enfants. 

Des enseignements tirés de ce programme, on peut citer entre autres : (a) la combinaison de plusieurs stratégies à fort impact (sensibilisation, distributions communautaires, cliniques mobiles, campagnes) a entraîné une hausse sensible des nouveaux utilisateurs de services de planification familiale (1 411 344) ;(b) l’adoption d’une approche globale reposant notamment sur l’utilisation des technologies a permis d’améliorer l’accès des adolescents à des informations relatives à la santé sexuelle et reproductive, aux droits en matière de procréation et à la prévention du VIH ; (c) une approche axée sur les normes sociales a contribué à renforcer la sensibilisation en faveur de l’abandon des pratiques néfastes au niveau communautaire.

Les évaluations indépendantes (évaluation du programme et évaluations thématiques) ont mis l’accent sur la nécessité de : (a) renforcer l’efficacité de la planification familiale afin d’éviter les grossesses non désirées, en particulier chez les filles âgées de 12 à 19 ans ; (b) renforcer le dialogue politique et l’assistance technique afin d’accroître les investissements stratégiques visant à tirer parti du dividende démographique ; (c) réduire la couverture géographique afin de renforcer l’impact des interventions. Le Bilan commun de pays des Nations Unies a révélé que les femmes, les filles et les jeunes représentaient les segments les plus vulnérables de la population, et a désigné le Sahel comme étant la région la plus vulnérable.

Le gouvernement, à travers le Plan de développement économique et social adopté pour la période 2016-2000, s’est engagé à accélérer la transition démographique et à tirer profit du dividende démographique en investissant en faveur de l’accès universel à la santé reproductive (amélioration de l’accès aux moyens de contraception et à la planification familiale, soins de santé maternelle, autonomisation des femmes et des jeunes, et collecte de données au service du développement).

C’est dans ce contexte que l’UNFPA et le gouvernement ont élaboré le huitième programme pays 2018-2020 dont la mise en œuvre va nécessiter la mobilisation d’acteurs dont ceux des ONG/Associations afin de s’attaquer aux disparités et aux défis mentionnés ci-dessus, surtout au niveau communautaire.

 

2-     Objectif de l’appel à candidature

Le présent appel à candidature vise l’établissement de partenariats avec des ONGs/Associations pour la mise en œuvre des stratégies/projet spécifique qui contribueront à l’atteinte des résultats/produits du 8ème Programme Pays. Ces produits/résultats/projet spécifique sont :

Produit 1 : « Les capacités nationales, de la société civile et des organisations du secteur privé pour accroître la demande et la disponibilité de méthodes contraceptives modernes, y compris dans les situations humanitaires sont renforcées ».

 Produit 3  : « Les adolescents et les jeunes disposent de capacités pour prendre des décisions éclairées en matière de droits et de santé sexuelle et reproductive ainsi que de compétences de vie pour leur développement ».

Produit 4 : « Les  capacités des institutions nationales, des organisations de la société civile et des communautés en matière de prévention, de gestion et de lutte contre la violence sexiste et les pratiques traditionnelles néfastes, mais également de promotion de l’autonomisation des femmes et des filles sont renforcées »

Projet spécifique : « Promouvoir l’autonomisation des femmes, des adolescent(e)s et des jeunes vulnérables/marginalisés, le respect de leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive et leur implication dans la protection de l’environnement, la prévention et la gestion pacifique des conflits dans les régions des Cascades, du Centre Sud, de l’Est, du Sahel et du Sud-Ouest »

3-     Interventions prioritaires par produit/projet spécifique

Pour le Produit 1 : L’ONG/ASSOCIATIONS ou le consortium travaillera à améliorer l’accès à des services de planification familiale de qualité aux femmes, aux adolescents et aux jeunes afin de leur permettre de bénéficier de moyens de contraception sans contrainte, ni discrimination ni violence grâce entre autres aux mesures suivantes : (a) mise en œuvre d’initiatives communautaires intégrées, avec la coopération des communautés locales ; (b) amélioration de la qualité des services de soutien destinés aux groupes vulnérables et marginalisés, en particulier aux jeunes et aux communautés difficiles d’accès.

Pour le Produit 3  L’ONG/ASSOCIATIONS ou le consortium travaillera à opérationnaliser l’utilisation des technologies pour faciliter l’information des adolescents et des jeunes sur la SR/PF et à renforcer les capacités grâce aux mesures suivantes : (a) promotion d’un ensemble complet de services intégrés adaptés aux jeunes, y compris l'utilisation de technologies dans les régions prioritaires (Est, Sahel, Centre-Est, Boucle du Mouhoun et les zones périurbaines de Bobo et Ouaga); (b) renforcement de la capacité des parents et des communautés à respecter les droits des jeunes en matière de santé sexuelle et reproductive avec un focus sur les plus vulnérables dans les régions prioritaires (Est, Sahel, Centre-Est, Boucle du Mouhoun et les zones périurbaines de Bobo et Ouaga).

Pour le produit 4 : L’ONG/ASSOCIATIONS ou le consortium travaillera à améliorer le mécanisme de protection des filles à risque de Mutilations Génitales Féminine (MGF) et du mariage d’enfants et l’accès aux services de prise en charge des filles et femmes victimes de ces pratiques grâce aux mesures suivante : (a) développement d’initiatives intégrées communautaires/holistiques en faveur de la promotion de l’élimination des Mutilations Génitales Féminine (MGF) et de l’abandon des Mariages d’Enfants dans les régions ciblées que sont le Centre (zones périurbaines de Ouagadougou), le Centre Ouest, le Nord, le Centre Nord,  le Sahel, le Plateau Central, la Boucle du Mouhoun, l’EST ; (b) amélioration de la qualité des services de soutien destinés aux filles et femmes victimes Mutilations Génitales Féminine (MGF) et du mariage d’enfants ; (c) développement de stratégies de renforcement des capacités des adolescentes à risque ou victimes de Mariages d’enfants et des MGF ; de stratégies de pérennisation des interventions au niveau endogène et d’interventions d’offre de services de prise en charge intégrée des victimes de Mariages d’enfants et des Mutilations Génitales Féminines ; (d) mise en place de mécanismes de capitalisation et de documentation des expériences réussies basées sur des évidences.

Pour le projet spécifique : Les ONG/ASSOCIATIONS ou les consortiums travailleront à promouvoir l’autonomisation des femmes, des adolescent(e)s et des jeunes vulnérables/marginalisés, le respect de leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive et leur implication dans la protection de l’environnement, la prévention et la gestion pacifique des conflits dans les régions des Cascades, du Centre Sud, de l’Est, du Sahel et du Sud-Ouest grâce aux mesures suivante : (a) Renforcement de la résilience et l’autonomisation socio-économique des femmes rurales des régions des Cascades, du Centre Sud, de l’Est, du Sahel et du Sud-Ouest organisées en fédération, unions, associations et groupements d’intérêt économique à travers l’intégration de l’offre des services de SR/PF, la promotion des activités génératrices de revenus ‘’vertes’’, la protection de l’environnement et la lutte contre les VBG ; (b) amélioration de l’accès des adolescent(e)s et jeunes, en particulier des villes de Banfora, Diapaga, Manga, Dori et Gaoua aux compétences de vie courantes/employabilité, à la protection de l’environnement et à l’information et aux services de qualité en matière de santé sexuelle et de la reproduction.

4-     Profil de l’ONG/ASSOCIATION

-        Etre une structure  privée, une organisation de la société civile (ONG, Associations, réseaux d’organisations, structures confessionnelles etc.) reconnue officiellement

-        Avoir une expérience dans les domaines en relation avec les produits/projet spécifique (planification familiale, SRAJ, autonomisation des femmes, protection de l’environnement, gestion des conflits, compétence de vie courante, lutte contre les MGF/Mariage d’enfant…).

-        Etre engagé pour la couverture des cibles des régions ciblées avec prise en compte de la pérennisation 

-        Avoir eu une bonne qualité du précédent partenariat pour les structures ayant eu une expérience de travail avec l’UNFPA: capacité de gestion,  les résultats escomptés ont- ils été atteints dans le cadre de la précédente collaboration

5-     Critères de sélection

Des projets innovants intégrant des stratégies novatrices, orientées vers la réalisation des interventions prioritaires et potentiellement efficaces pour contribuer à la réalisation des produits 1, 3 & 4 et des projets spécifiques sont sélectionnés.

Tous les projets développés seront appréciés et retenus sur la base de :

-        la subvention demandée est exclusivement destinée à la mise en œuvre des activités du projet

-        les dépenses de fonctionnement varient de 7% à 10% de la subvention totale accordée

-        la pertinence, la cohérence et le réalisme de la requête 

-        le caractère orignal de la stratégie de mise en œuvre

-        le réalisme de la planification  du budget

NB : Il sera procédé au recrutement d’une ONG/Association par produit et deux ONG/Associations pour le projet spécifique.

6-     Gestion des  projets 

La structure dont le projet aurait été retenu pour financement fera l’objet d’une micro évaluation de ses capacités par une structure externe à l’UNFPA en charge de cette évaluation. Si celle-ci est concluante, il sera alors signé une lettre d’entente entre cette structure retenue et l’UNFPA. Le projet financé sera géré selon les conditions précisées dans le manuel de procédures NEX et la lettre d’entente. La coordination des activités sera réalisée par la direction technique du ministère assurant le rôle de chef de file du produit avec l’appui technique de l’UNFPA.

7-     Composition du dossier de candidature à l’appel à proposition

-       Une fiche signalétique de l’ONG précisant les états de services au cours des deux dernières années;

-       Les ressources humaines disponibles avec leurs CV (compétences techniques) et la logistique disponible dans le domaine ;

-       Une copie des textes fondamentaux de l’ONG (statuts, règlement intérieur) et les rapports d’activités et financiers des deux dernières années ;

-       La preuve de l’expérience de l’ONG dans le domaine précité (Attestation de bonne fin d’exécution, lettre de recommandation);

-       Une offre technique comportant la méthodologie proposée, le calendrier de travail, les zones d’interventions de l’ONG ;

-       Les TDR paraphés par le responsable de l’ONG ;

-       Une offre financière en adéquation avec la méthodologie proposée et indiquant les coûts unitaires des prestations proposées par rubriques (budget détaillé). Les deux offres (technique et financière) doivent être dans des enveloppes séparées.

-       Les rapports d’audit/Etats financiers certifiés des deux dernières années (2015 et 2016)

 

8-     Durée et Période de mise en œuvre des projets

La durée du partenariat est de trois ans (2018 à 2020) pour les produits et quatre ans pour le projet spécifique (2018-2021).

 

Les termes de référence complets par produit/projet spécifique de l’appel à candidature peuvent être téléchargés à partir du site web de l’UNFPA BURKINA : burkinafaso.unfpa.org. A la rubrique « Appel à propositions ».

9-     Conférence préalable à la soumission des propositions et demande de clarification

Il sera organisé une conférence préalable d’orientation et de réponses aux demandes de clarification le 13 novembre 2017 à 10h00 dans la salle de conférence de l’Immeuble des Nations Unies sise à Koulouba. Un représentant de chaque potentielle ONG/Association peut prendre part à ladite conférence.

10-   Période de revue des offres et notification

L’examen des propositions se déroulera du 27 novembre au 1er décembre 2017. L’ONG/Association retenue fera l’objet de notification à l’issue de la micro évaluation qui se déroulera en décembre 2017.

11-   Date et lieu de dépôt des offres.

Le dossier de candidature doit être déposé, sous pli fermé, au plus tard le lundi 24 novembre 2017 à 12 h à la  réception de l’Immeuble des Nations Unies, sis à Koulouba, 01 BP 575 Ouagadougou   01- Burkina Faso - Standard UNFPA 25 49 13 00 / 01. Le pli portera la mention : «Titre du produit/projet spécifique pour lequel vous postulez» « A n’ouvrir qu’en séance ».