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Du 17 au 23 juin 2013 s'est déroulée sur l'ensemble des 63 districts sanitaires des 13 régions du  Burkina Faso, la Semaine nationale de la planification familiale avec l'appui technique et financier du Fonds des Nations Unies pour la Population. Il s'agit d'une initiative du Ministère de la santé entrant dans le cadre de la mise en oeuvre du Plan national de relance de la planification familiale 2013-2015. Entre activités de sensibilisation, prestations gratuites de services et séances de plaidoyers, chaque district sanitaire a tenu à apporter sa touche à la relance de la planification familiale au Burkina Faso.

Avec un taux de prévalence contraceptive de 15%, des besoins non satisfaits en matière de planification familiale estimés à 23,8% en 2010 et un ratio de 341 pour 100 000 naissances, les indicateurs de la santé maternelle et infantile sont loin d'être au vert. Trouver des stratégies adéquates pour les améliorer s'avère alors une nécessité, surtout que l'an 2015 (échéance des OMD), arrive à grands pas. Pour répondre à ce besoin, la Semaine nationale de la planification familiale a été lancée dans la foulée de la Journée africaine de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale. Pendant une semaine, les acteurs de la promotion de la santé se sont mobilisés dans les 13 régions et l'ensemble des 63 districts sanitaires pour relancer la planification familiale. Pour y parvenir, sensibilisations, séances de plaidoyer et prestations gratuites de services de planification familiale (PF) ont été intensifiées sur l'ensemble du pays

Partager la bonne information aux populations

La semaine de la planification familiale s'est surtout voulue une tribune de sensibilisation des populations des villes et des campagnes sur les avantages de l'espacement des naissances. Le manque d'informations sur la planification familiale et sur les méthodes contraceptives demeure une réalité. Cela alimente les suspicions, augmente les réticences et freine tout changement de comportement. Il faut alors démystifier le sujet qui reste un tabou, démentir toutes les fausses informations comme celles relatives à l'irréversibilité des méthodes contraceptives et dénoncer les stéréotypes à l'image de celui qui fait de la femme sous contraception une infidèle. Une entreprise difficile qui demande la mobilisation de stratégies de communication diverses pour porter efficacement la bonne information à la population. 

Dans le district sanitaire de Séguénéga, dans la province du Yatenga, c'est un jeu concours en plein air que le personnel de santé a mis en place pour sensibiliser la population. Ainsi, en présence d'un public composé en majorité de femmes, ce jeu a permis d'une part d'aborder les avantages de la planification familiale et toutes les méthodes contraceptives et d'autre part d'inviter les femmes à aller dans les formations sanitaires afin d'opter pour une méthode contraceptive adéquate. Les formations sanitaires offrent, en effet, pendant cette Semaine de la Planification familiale, des prestations gratuites.

Intensifier l'offre de méthodes contraceptives de longue durée

Pour atteindre les 75 000 couples-années protection (indicateur qui permet de faire le bilan des produits d'un programme sous l'angle de la durée de protection assurée par les contraceptifs) que la Semaine de planification familiale vise, un accent particulier a été mis sur l'intensification de l'offre des méthodes contraceptives aux populations désireuses, avec un focus sur les méthodes de longue durée. L'inaccessibilité financière des produits contraceptifs constitue un des goulots d'étranglement de la PF. Bien qu'ils soient subventionnés, ces produits ne sont pas à la portée du commun des mortels. Outre les formations sanitaires du public, de nombreux acteurs communautaires et privés ont ouverts gratuitement aux femmes leurs cliniques durant cette semaine. Ce sont vers l'Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF) et la Clinique Marie Stopes International que de nombreuses femmes ont choisi de converger. Pour la circonstance, le nombre de patientes a fortement augmenté, a expliqué le Directeur Exécutif de l'ABBEF, Brourahima OUEDRAOGO.

 

Témoignages des patientes ici

 

Mobiliser tous les acteurs en faveur de la Planification

La promotion de la planification familiale ne saurait être une réalité sans une véritable implication des décideurs politiques, des leaders coutumiers et religieux, des partenaires techniques et financiers, du secteur privé et de la société civile. Ils doivent nécessairement s'impliquer tant dans la sensibilisation de la population que dans la mobilisation des ressources pour rendre accessibles les méthodes contraceptives. Ainsi, pour susciter leur engagement en faveur de la promotion de la planification familiale, des séances de plaidoyer ont été organisées dans le cadre de la Semaine de la planification familiale. C'est àOuahigouya que la Région du Nord a réuni ses leaders politiques, religieux, coutumiers et communautaires le jeudi 19 juin 2013 pour plaider en faveur de leur implication. Une séance au sortir de laquelle les acteurs se sont engagés à se mettre au service de la planification familiale.

Autant dire que la Région du Nord, qui détient l'un des taux de prévalence contraceptive les plus bas du pays, espère grâce à cela faire des avancées notables dans les mois à venir en termes de planification familiale, comme l'a laissé entendre son gouverneur Khalil BARA.

 

 

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Ousmane DIALLO, unité de communication - UNFPA