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Claudy Vouhé, consultante experte en genre, a fait une belle conférence au cours de laquelle elle a montré l’importance de la question dans notre quotidien.

L’InstitutSupérieur des Sciences de la Population (ISSP) a, avec l’appui de l’UNFPA élaboréun cours genre pour des formations sou-régionale. . En marge de la deuxièmesession de formation qui se tient àOuagadougou du 13 au 25 Avril, il a été organisé une conférence publique avecpour thème «faut-il genrer pourvivre ?» ou «Vivre pourgenrer ?». Animée par une consultante experte en genre, Claudy Vouhé, cetteconférence a eu pour but de faire comprendre l’importance de prendre en comptela question du genre en toute circonstance pour assurer la systématisation dela perspective sexospécifique dans tous les secteurs de développement.

La notion «genre» dans tous lesmilieux (scolaire, universitaire, politique, religieux) est un concept quelque peu flou et souvent malcompris, ce qui en fait un débat permanent. Pourtant cette question se poseaujourd’hui avec acuité et cela dans tous les domaines de la vie. Afin de mieuxfaire comprendre le concept et de développer les capacités pour une meilleureprise en compte du genre dans les politiques, l’UNFPA a en collaboration avecl’ISSP (Institut Supérieur des Sciences de la Populations) est en traind’introduire dans la formation universitaire, un programme de formation engenre. Mais avant l’avènement de ce programme de formation, des formations sous-régionalesen genre sont annuellement organisées. La session de 2015 qui se tient du 13 au 25 avril abritée par l’Université de Ouagadougouau sein duquel se trouve l’ISSP s’inscrit dans ce cadre.

Cet institut avec l’appui del’UNFPA a pris l’initiative d’introduire cette session de formation par latenue d’une conférence publique inaugurale sur le thème «faut-il genrer pour vivre ?» ou «vivre pour genrer ?». Avant de répondre à ces interrogations,la conférencière, Claudy Vouhé, consultante experte en genre venue de Genève, arelevé à travers bon nombre d’exemples, combien la question du genre se révèledans les plus petits pans de nos vies. En effet à la maison, dans les écoles,au travail et dans les rues, les discriminations liées au sexe se font sanscesse ressentir. Elle a aussi montré dans son exposé comment les lois onttoujours été en faveur des hommes dans des systèmes sociaux fortement dominéspar le patriarcat qui confèrent aux hommes toutes les prérogatives en ce quiconcerne la prise de décision, les choix , l’accès aux ressources etc.(autoritéparentale, sentence dans le cas d’adultère) et combien l’évolution pour ledroit des femmes à certaines choses s’est faite graduellement (droit de vote,autorité parentale, droit à la contraception). Pour vivre donc et participerpleinement au développement de leur milieu, il a donc fallu que les femmes semettent en ordre de bataille pour réclamer l’équité dans l’exercice de certainsdroits au même titre que les hommes et promouvoir les droits de la femme. Ilfaut donc tenir compte du «genre» dans tous les domaines de la vie soitautrement «genrer pour vivre». Et comme vivre c’est perpétuellements’interroger sur les questions de liberté et de développement et que laquestion du genre est une liberté, liberté de participer pleinement audéveloppement de son milieu, il faut «vivre pour genrer».

Le présidium lors de l’ouverture de la seconde session de formation sous régionale en genre

Il faut dire qu’en lamatière le Burkina est plutôt bon élève car grâce à l’impulsion de l’UNFPA desavancées notables sont réalisée à savoir entre autres l’appui à plusieursdépartements ministériels pour la prise en compte systématique et l’intégrationde dimension genre dans leurs référentiels (politiques, programmes et projetsde développement) la création au sein de l’université de Ouagadougou demécanisme de promotion du genre notamment l’appui à l’ISSP pour les formationgenre et la mise en place de la Chaire Genre basée à l’université. Un autre acquisimportant relatifs à la mobilisation des ressources pour le genre est la contribution à la mise en place d’un cadrede concertation Genre des PTF et du Fonds Commun Genre. Des plaidoyers sontaussi faits pour l’obtention d’engagements de la part des décideurs politiquespour la promotion du genre dans les différentes instances.

Pour la coordonnatrice de laformation régionale, Madame Bilempoa Gnoumou, ce thème est important car il a permisde mieux cerner le concept et de mieux appréhender la prise en compte de cettequestions dans les différents milieux que ce soit celui de l’éducation ou dansles instances décisionnelles. Selon elle «l’égalité du genre permet aux hommes commeaux femmes de participer de façon équilibrée aux prises de décisions politiquespour un changement qualitatif des vies et aussi de mettre en exergue le rôleproductif de la femme qui n’est pas aussi valorisé». Même état d’esprit chez leDr Jean François Kobiané, directeur de l’ISSP qui a signifié que la formationrégionale en genre va contribuer à garantir l’approche genre dans lesdifférents travaux de recherche et aussi dans les programmes et politiques dedéveloppement. Quant à Edith Ouédraogo chargé de programme Genre et DroitsHumains à l’UNFPA Burkina Faso, elle a assuré l’ISSP de l’appui continu del’UNFPA à la mise en place du programme de formation en genre à l’université.

 

Bénédicte Bama Toé, Unité de Communication UNFPA Burkina.